Le professeur Thomas Römer(*) nous a appris que la polémique sur la circoncision ne date pas d'aujourd'hui :
Il répondait à notre écrit ("Tu ne circonciras pas.", le Deuxième Commandement abolit la circoncision" :
Aiguillonnés par cette information, nous sommes parvenus à trouver l'explication des différences entre l'Alliance du chapitre 15 et celle du chapitre 17 de la Genèse. Il est évident que la seconde ne peut tirer son sens que de sa comparaison avec la première. Cette comparaison permet d'expliquer l'étrange institution de la circoncision à la naissance dans des cultures qui, depuis des milliers d'années, pratiquaient la circoncision comme rite de passage à l'âge adulte. Nous expliquons aussi pourquoi elle a été imposée à Abraham dans son grand âge. Cette explication réside dans le fait que le chapitre 15 de la Genèse raconte comment le jeune Abram a aboli la circoncision (cf. "Abraham contre la circoncision" :
https://www.academia.edu/3891485/Abraham_contre_la_circoncision_mis_a_jour_22.12.2013_.
Si bien que non seulement sa circoncision dans son grand âge (Genèse 17) fut contrainte et forcée, comme celle du fils de Moïse (Exode, 4: 24-26) (cf. "L'héroïque Séphora sauve la vie de Moïse" :
https://www.academia.edu/3891472/Lheroique_Cephora_sauve_la_vie_de_Moise_mis_a_jour_23.12.2013_),
mais encore, concernant le reste du peuple, la circoncision à la naissance fut un moyen détourné de rétablir un coutume devenue impopulaire.
Nous avons aussi montré que le Deutéronome ne prescrit pas la circoncision (cf. "Le Deutéronome exclut la circoncision" :
https://www.academia.edu/3891514/Le_Deuteronome_exclut_la_circoncision_mis_a_jour_25.12.2013_).
Le Professeur Römer était donc très en dessous de la vérité. Appuyés par "Les secrets de l'Exode"[1],[2] qui affirme que la circoncision fut la dixième plaie d'Egypte, nos quatre articles montrent que les premiers Hébreux qui commencèrent à écrire la Bible étaient farouchement opposés à la circoncision. Une frange de l'élite religieuse et militaire ne réussit à la remettre en vigueur (Jos 5 : 2-9), pour asservir le peuple, qu'après la mort de Moïse.
Si le monothéisme fut l'élément central de l'hérésie judaïque au sein de l'empire égyptien polythéiste, l'abolition des mutilations sexuelles (excision et circoncision) en fut le deuxième pilier. Abolie par le jeune Abram, réimposée à lui dans son grand âge, ré-abolie par Moïse au Sinaï, la primitive coutume ne fut définitivement réimplantée qu'après sa mort. Mais, grâce à Abraham et Moïse, les juives échappèrent au triste sort de leurs consœurs égyptiennes.
Michel Hervé Bertaux-Navoiseau
Chercheur indépendant en psychanalyse, ancien élève du Département psychanalyse de l'Université de Paris VIII, auteur de "Les mutilations sexuelles masculines et féminines, le plus grand crime contre l'humanité" disponible gracieusement sur academia.edu.
ARTICLESLIES
- "Les secrets de l'Exode", un livre de Messod et Roger Sabbah présenté par J-M Tasset
(*) Le professeur n'était pas au courant du caractère très controversé de l'efficace de la circoncision en matière de SIDA. En témoignent, entre autres, l'article de Michel Garenne (chercheur à l'Institut Pasteur) (Long term population effect of male circumcision in generalized HIV epidemic in sub-Saharan Africa. African Journal of AIDS research 2008 ; 7 (1) : 1–8.) et la déclaration du Professor Rozenbaum, président du Conseil national du SIDA : "le préservatif est le seul moyen efficace de protection individuelle, que les hommes soient circoncis ou pas."
[1] Sabbah M. & R. Les secrets de l'Exode. Paris : Jean-Cyrille Godefroy ; 2000.
[2] Akhenaton et Abraham seraient le même homme. Tasset J-M. Le Figaro - 20 septembre 2000. https://www.academia.edu/3891466/_Les_secrets_de_lExode_un_livre_de_M_et_R_Sabbah_presente_par_J-M_Tasset
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