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Michel Hervé Bertaux-Navoiseau

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Billet de blog 24 juin 2015

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Certains l'aiment sec ! (une raison bien cachée de l'excision)

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Le Séminaire de valorisation de la recherche du 10 décembre 2009 à l'Institut national d'études démographiques (I.N.E.D), à Paris, a révélé le terrible secret d'alcôve du couple excisée-circoncis qui donne une explication "hard core" de l'excision. Pour bien comprendre le fait, il faut savoir que selon le docteur Foldès, le célèbre chirurgien de la restauration du clitoris, pour 56% des excisées, dont les deux tiers sont frigides, l'amour fait mal. Aussi, pour éviter l'irritation vaginale également bien connue des américaines[1] aux maris circoncis, la perspicace gynécologue Emmanuelle Piet prescrit-elle du lubrifiant aux malheureuses excisées. Mais les maris circoncis protestent ; leur pauvre gland kératinisé, peu sensible, préfère l'amour à sec. Plus stimulant, il leur évite une laborieuse gymnastique pour parvenir à la satisfaction.

Si vous avez des doutes, regardez une scène d'amour dans un film américain (Jack Nicholson par exemple, est un expert du bang-bang coïtal) et comparez avec une scène semblable chez Antonioni où tout se passe dans une aérienne douceur. Aux Etats-Unis, l'amour ressemble davantage à de la boxe.

Les Sud-Africaines peuvent s'estimer heureuses ; leurs maris circoncis ne leur imposent pas l'excision mais seulement l'abominable "dry sex" (assèchement du vagin avant le coït), dont on peut imaginer l'effet désastreux sur un organe qui, lui, reste une muqueuse. Comment s'étonner que le SIDA fasse particulièrement rage chez les dames dans la péninsule sud-africaine ? !

C'est pourquoi les cheveux se dressent sur la tête lorsqu'on apprend que les médecins circoncis américains recommandent la circoncision aux sidaïques africains dans le seul but, devant la mise en œuvre de programmes de circoncision de masse contre le SIDA, qu'ils ne soient pas stigmatisés par une absence de circoncision qui démasquerait leur infection. Le problème est que l'aggravation du risque pour les dames, de 55%[2], est précisément égale à sa diminution pour les prétendus gentlemen.

En tous cas, pour les normaux, l'amour à sec sur la peau extérieure du prépuce et... le reste, n'est pas un délice qu'à Capoue, foi de Sigismond.


[1] O'Hara J., O'Hara K. The effect of male circumcision on the sexual enjoyment of the female partner. BJU int 1999 ; 83 (suppl. 1) : 79-84. http://www.cirp.org/library/anatomy/ohara

[2] Wawer M., Makumbi F., Kigozi G., Serwadda D., Watya S., Nalugoda F. and others. Circumcision in HIV-infected men and its effect on HIV transmission to female partners in Rakai, Uganda : a randomised controlled trial. Lancet 2009 (374-9685) : 229-237.

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(09)60998-3/fulltext

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