Les victimes ont droit à des dommages et intérêts.
La justice européenne ethnocentriste et raciste en matière de mutilations sexuelles
(prison ferme pour des parents exciseurs en France,
circoncision toujours autorisée aux adultes en Allemagne)
Une fois de plus en matière d'excision, une cour d'assises française[2] a prononcé, contre toute une famille puisque les quatre victimes n'ont pas porté plainte, un verdict ethnocentriste, raciste, méprisant les traditions et croyances religieuses et culturelles.
D'une part les mutilations sexuelles (excision, circoncision) sont agies en amour et "pour le bien de l'enfant". Or "Il n'y a pas de crime ou délit commis sans intention de le commettre." (article 121-3 du code pénal). Cela explique la soumission des victimes, leur refus de dénoncer leurs parents ou de porter plainte contre eux. D'autre part les mutilations sexuelles respectent des traditions ancestrales, millénaires et parfois religieuses. Ces traditions ou religions constituent une véritable folie collective (syndrome de Stockholm collectif, syndrome de Münchhausen par procuration transgénérationnel et collectif. Cette "criminalité est donc opérées sous l'effet d'une puissante contrainte morale. Or "N'est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister." (article 122-2 du code pénal). Il est donc impossible de condamner ses auteurs.
Il est évident que dans le procès de Nevers, les deux parents ont appliqué la loi ethnique traditionnelle sans intention de nuire. Ils ont pourtant été condamnés à deux ans et un an et demi de prison ferme. Ne respectant pas l'article 121-3 du code pénal : "Il n'y a pas de crime ou de délit commis sans intention de le commettre.", un tel jugement est un faux en écriture publique.
Cependant, la qualification elle-même est inexacte. L'excision n'est pas une simple violence relevant des articles 222-9 et 222-10 du code pénal alors que, comme rappelé par la ministre Najat Belkacem2, il s'agit d'un crime, "acte de torture et de barbarie" relevant de l'article du 222-1 du code pénal. Selon l'Académie nationale de médecine (colloque du 10 juin 2004), il s'agit même d'un crime contre l'humanité[3]. La torture des mutilations sexuelles est le plus grand des crimes contre l'humanité[4] [5].
Une justice qui satisfait l'opinion publique occidentale en ne respectant même pas ses propres règles envers des ressortissants d'origine étrangère est une justice néo-colonialiste.
Seule la loi civile doit s'appliquer et accorder des dommages et intérêts conséquents aux victimes.
En matière de circoncision, le jugement allemand du 7 mai 2012 s'est montré beaucoup plus respectueux des cultures primitives ; il a rendu une décision non punitive. Affichant des intentions d'apparence irréprochable, le tribunal de grande instance de Cologne a en effet déclaré :
- la circoncision est "une intrusion sévère et irréversible dans l'intégrité physique"
- "le droit fondamental de l'enfant à l'intégrité physique prime sur les droits fondamentaux des parents."
- "cette modification s'oppose à l'intérêt de l'enfant de décider de ses croyances religieuses."
Cependant, les mutilations sexuelles sont une auto-discrimination non prévue par le code pénal. S'attaquant à la sexualité naturelle en martyrisant le corps de façon follement et monstrueusement puritaine, elles ont la prétention insensée de rendre l'individu et le groupe moralement supérieurs. La chose est bien connue depuis Maïmonide qui en faisait naïvement – voire traitreusement – l'apologie, au nom de l'ordre moral (sic) :
"Ce commandement n'a pas été institué pour corriger une déficience congénitale mais une déficience morale."[6]
Outre ce prétexte abject, l'excision et la circoncision sont agies dans le but de favoriser l'endogamie. La chose est particulièrement claire pour l'excision puisque les parents se justifient en disant : "Si nous n'excisons pas nos filles, elles ne trouveront pas de mari.", ce qui, chez nous, est ouvertement raciste. Mais il en est de même pour la circoncision ; les jeunes femmes croient fermement que les dénommés "non-circoncis", sont débauchés, sans hygiène, mauvais amants et qu'"ils ne sont pas des hommes", selon le dicton africain.
Les mutilateurs discriminent leurs enfants, se discriminent et nous discriminent dans un racisme artificiel pire que le racisme ordinaire ; c'est du Gobineau mis en œuvre par Mengele. Le seul moyen de les arrêter est de dénoncer le plus inadmissible des racismes dont ils s'inspirent et qu'ils provoquent chez leurs enfants. Les écrivains juifs Alina Reyes et Stéphane Zagdanski ont témoigné de ce quasi-racisme induit dans l'esprit du jeune juif :
Dans ma tête de gamin, un pénis non circoncis, ça ressemblait beaucoup à un sexe de chien, l'aspect irrégulier, le petit bout rouge vif... Ça ne me paraissait vraiment pas esthétique comparé à mon pénis à moi ou à celui de mes frères. Je me souviens d'une douche prise avec un ami en classe de neige, on avait quoi, neuf dix ans, et il m'avait montré à quoi ressemblait son pénis, m'expliquant comment il devait le laver, chaque jour, en retroussant le prépuce et en nettoyant bien, parce que sinon ça risquait de s'infecter ou de devenir sale. Il m'avait montré toute l'opération, j'étais assez étonné, je n'avais jamais vu cela de ma vie. Je n'avais jamais vu surtout un gland tout rouge comme ça, et ça m'a évoqué immédiatement, très subjectivement, un chien en érection, tel que j'avais pu en voir à la campagne, ou même en ville. Sensation d'une grande différence, donc, d'une part entre moi et les femmes, anatomiquement, et entre moi et les non juifs, la majorité. Autrement dit entre moi et tous les autres. Avec tout de même un léger complexe de supériorité à cause de cette révélation-là, à savoir que les pénis des non juifs ressemblaient à des sexes de chien."[7]
Ces rituels barbares ne sont pas seulement condamnés par l'éthique naturelle :
"Mais une personne privée ne peut pratiquer une telle ablation, même avec le consentement du patient; ce serait commettre une injustice envers la société, à laquelle l'homme appartient avec tous ses membres."[8] Saint Thomas d'Aquin
Ils le sont aussi par :
1/ l'article 7 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies :
"Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination."
2/ le principe 10 de la Déclaration universelle des droits de l'enfant de l'Organisation des Nations Unies :
"L'enfant doit être protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la discrimination raciale, à la discrimination religieuse ou àtoute autre forme de discrimination."
Le 14 juin 2013 à la Sorbonne, à la réunion fondatrice d' "Excision, parlons-en", Madame Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, a déclaré qu'elle allait mentionner dans son prochain rapport au président de la république que les mutilations sexuelles féminines et masculines sont discriminatoires. Mais après le tollé des religieux musulmans et juifs et du chef de l'état israélien, consécutif à la décision du 1er octobre 2013 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui s'est prononcée à une forte majorité pour le respect du droit de l'enfant à l'intégrité physique, l'avis du 2 décembre 2013 de la CNCDH n'en a rien fait. Si la plus haute autorité éthique de la république n'a pas le courage de ses opinions ou si elle est empêchée de l'avoir par décision politique, alors nous ne sommes plus en démocratie ; ce sont les religieux qui font la loi !
Il en est de même d'une justice raciste – oh, d'un racisme inconscient, de la Case de l'Oncle Tom – mais pour être paternaliste, c'est quand même un racisme. Influencée par l'extrême-droite qui sévit tout particulièrement dans les milieux judiciaires, cette justice est incapable d'appliquer ses propres règles concernant des noirs, des musulmans ou des juifs. Elle ne fait qu'opposer le racisme au racisme, la folie à la folie, la violence psychologique du faux en écriture publique à la violence de l'hypocrite et puritaine pédo-criminalité rituelle. Cette justice hypocrite est aussi inadmissible que ce qu'elle prétend dénoncer.
[1]Leguil C. Sartre avec Lacan. Paris : Navarin – Le champ freudien ; 2012. p. 71.
[2] http://www.lejdc.fr/nievre/actualite/2012/06/02/excision-la-ministre-najat-belkacem-reagit-au-proces-de-nevers_1183718.html
[3] Supplément au Bulletin de l'Académie nationale de médecine, 2014, n° 6, séance du 10 juin 2004.
[4] Miller A. Introduction aux considérations sur les mutilations sexuelles in La connaissance interdite : affronter les blessures de l'enfance dans la thérapie. Paris : Aubier ; 1990. p. 164.
[5] Prescott J. http://montagunocircpetition.org/
[6] Le guide des égarés. 1190. Paris : Verdier. III, ch. 49.
[7] Reyes A., Zagdanski S. La vérité nue. Paris : Pauvert ; 2002.p. 145-46.
[8] Saint Thomas d'Aquin. Summa Theologica. 1273.