À tous les membres de la Société des Auteurs de Bourgogne, et afin de bien préparer l'assemblée générale extraordinaire qui aura lieu en mars, je voudrais rappeler ce que je disais, de manière quasi-prophétique, dans mon rapport moral présenté le 7 mai 1988 à Crépand lors de l'assemblée générale.
"Puisque nous en sommes aux accents graves, ne cachons pas nos difficultés aiguës. La première réside dans l'envie que nous suscitons, notamment face aux intrigants et autres jaloux dont nous sommes entourés, quand il ne s'agit pas de certains faux amis qui épluchent force bananes dès que nous arrosons quelque plantation.
"Il y a des coteries, des salons où l'on cause, des Trissotins éperdus, des faux poètes et des anciens futurs combattants des Lettres qui ne rêvent que du grand soir où ils nous croqueront tout cru. Alors, alors, ils se distribueront des prix de complaisance, tiendront des foires livresques pour auréoler leurs seuls nombrils, pilleront en toute impunité les subventionneurs pour payer le luxe de leurs fausses gloires et vous rejetteront, vous mes amis, dans le néant littéraire dont ils ont besoin pour jeter leurs feux illusoires".
1988 ! Reconnaissez moi le mérite d'une certaine lucidité...
Photo : le CA de la SAB en 1988. Je suis entre Roger Brain et Roger Gouze.