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Billet de blog 7 avril 2009

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OPÉRA DE DIJON : LE TEMPS DU CHANTAGE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Finalement, la grève des musiciens de l'Opéra de Dijon, dont il faut redire qu'ils sont licenciés sans indemnités sous couvert d'un "transfert" à une association de concerts sans cesse au bord de la cessation de paiement, finalement donc, cette grève aura au moins eu un mérite : celui de démontrer que des gestionnaires de la gauche caviar ne valent pas mieux que les tenants de l'ultra-libéralisme.
Pressions, menaces, chantage, tout est bon pour faire céder les odieux musiciens qui empêchent le joli monde des puissants de batifoler à leur aise. Les méthodes miliciennes ont fait leur preuve, hélas, et le droit du travail dans tout ça, sait-on encore ce que c'est ?
Et pourtant les courageux grévistes continuent de jouer leur partition juridique avec une constance que de nombreux spectateurs ont su, dimanche dernier, applaudir et saluer. Ils n'en veulent à personne, ni aux dirigeants de l'association qui s'arc-boutent sur des promesses de subventions qui n'engagent que ceux qui les écoutent, ni aux dirigeants de l'Opéra qui se cramponnent à leur belle idée de gérer désormais l'Opéra comme un garage, l'idée même de réaliser localement des opéras ayant disparu des objectifs, et d'ailleurs comment faire quand on a viré les danseurs, les musiciens et bientôt les choristes ?
À Besançon, c'est la même histoire. Sauf que, là-bas, la presse ose donner la parole au chef de l'orchestre menacé qui, lui, défend ses musiciens avec une belle conviction. L'adjoint bisontin à la Culture estime que l'argent – l'orchestre bisontin ne coûtait que 700 000 € par an, une misère – doit plutôt aller vers la musique "de rue". À Dijon, l'adjoint est muet, mais il n'en pense pas moins. Et dire que Dijon se targuait il y a peu d'années d'avoir été une ville "mozartienne" ! Et dire que Dijon a donné naissance à Jean-Philippe Rameau dont les défenseurs des musiques de rue ne savent même plus qui il était ni que sa statue sert de latrines aux pigeons au milieu d'un parking.

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