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Billet de blog 14 mars 2009

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Mémoires d'un pisseur d'encre (fin)

La bonne nouvelle. Et puis vint ce jour de mai 2005 où, sur le bureau de mon placard doré, le téléphone m’apporta, comme un signe du Ciel, la demande de Mgr Roland Minnerath, le nouvel archevêque de Dijon, de me rencontrer l’après-midi même.

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La bonne nouvelle. Et puis vint ce jour de mai 2005 où, sur le bureau de mon placard doré, le téléphone m’apporta, comme un signe du Ciel, la demande de Mgr Roland Minnerath, le nouvel archevêque de Dijon, de me rencontrer l’après-midi même. Je m’y rendis. Lors, l’archevêque :

– Monsieur Huvet, c’est simple : jetez votre filet et suivez-moi !
– …
– Mais je ne peux vous payer avant un certain temps.
– …
– Faites confiance au Saint-Esprit.
Deux semaines plus tard, on apprenait que le groupe Dassault avait racheté la Socpresse et, avec elle, le groupe Progrès-Dauphiné dont dépend Le Bien Public. Le législateur ayant prévu, en de telles circonstances d’indemniser les journalistes qui refuseraient de tels changements de directeurs de publication – c’est la clause du code du Travail dite « de cession » –, je pus envisager un chômage plus confortable et répondre par l’affirmative à l’archevêque qui, connaissant sans doute ma foi et mon amour de l’Église, voulait me confier sa communication, son information, en interne comme en externe. Le 29 juin, à Rome, sur la place Saint-Pierre, Mgr Minnerath me présentait à Jean-Paul II. Je fus nommé délégué épiscopal à la Toussaint et quittai Le Bien Public officiellement le 17 novembre 2004, trente-huit ans et quelques mois après y être entré comme stagiaire, place Darcy, alors que je n’avais qu’à peine commencé mes études de philosophie.
On ne quitte pas le journalisme. On l’habite ou, plutôt, il vous habite. Dans l’inquiétude de l’avenir du journalisme d’information qui fit mon quotidien durant la dernière décennie du XXe siècle, j’avais laissé des espérances. Je les retrouvai dans la formidable « liberté des enfants de Dieu » qui me fut alors donnée, et que je découvre encore chaque jour comme une grâce.
« Allez porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la Terre ». Enfin un journalisme qui s’appuie sur de « bonnes » nouvelles.

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