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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 2 mars 2015

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De Gaulle et le gaullisme "historique" : ce cancer qui nous ronge (LII)

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    Pouvoir faire encore la guerre après la guerre

   Nous avons donc vu comment Charles De Gaulle agit, subrepticement, en ce qui concerne la future politique intérieure de la France. Voyons ce qu’il en est dans le domaine des relations extérieures.

    Nous le retrouvons à Brazzaville le 25 août 1941, occupé à rédiger un télégramme pour la Délégation de la France Libre à Londres :
    "En ce qui concerne notre position par rapport à la déclaration Churchill-Roosevelt, intitulée « Charte de l’Atlantique », nous devons être, dans le fond et dans la forme, de la plus grande prudence sur l’article premier en ce qui concerne les « agrandissements ». Sans parler actuellement du Rhin, nous devons nous ménager la possibilité d’une extension de notre position dans les pays rhénans en cas d’écroulement du Reich. Car, dans ce cas, étant donné les destructions matérielles et morales commencées en pays rhénans, des choses imprévues pourraient se produire." (Mémoires, I, page 478)

    Donc, il ne faut pas jurer ses grands dieux qu’en cas de victoire sur le nazisme et sur le fascisme, on ne procédera à aucune annexion. Pour le moins, la question de la rive gauche du Rhin – ce grand rêve de Foch – doit rester pendante… L’annexion de l’Alsace-Lorraine pendant un peu moins de cinquante ans ne doit pas rester impunie. Il peut même se faire que l’imprévu soit tellement au rendez-vous qu’il s’agisse d’enfoncer le clou bien plus profondément, ici ou là.

    D’ailleurs, ne nous voilons pas la face. Nous savons d’où nous venons. Et nous savons qu’on nous doit encore quelques… réparations. Ainsi donc,
    "D’une manière générale, nous devons répandre l’idée que la guerre actuelle n’est qu’un épisode de la guerre mondiale commencée en 1914. Le concours de la France à la cause commune de la liberté dans la guerre mondiale se mesure à partir de 1914. Il en est de même de ses sacrifices et, par suite, des réparations de toutes sortes auxquelles elle aurait droit."

    Sans compter ce pauvre De Gaulle qui n’en est sorti que capitaine…

    Ceci étant écrit, puisqu’il promet la liberté et la sécurité à la France de la Libération, voyons quel comportement il a adopté en ce domaine sitôt qu’il est devenu le maître de la Syrie et du Liban, où il a fait proclamer une indépendance à laquelle il n’aura pas cru une seconde.

    Neuf jours après la fin des combats, le 21 juillet 1941, depuis Le Caire, il transmet ses instructions au général Catroux qui se trouve à Damas. Elles concernent des soldats français :
    "Si les gens de Vichy, quel que soit leur grade, continuent à parader à Beyrouth, veuillez les faire immédiatement arrêter et reléguer." (Lettres, III, page 16)

    Est-ce autre chose que de la dictature militaire ?

    Sans doute voulait-il ne pas être troublé lors de sa venue dans cette même ville, le 27 juillet suivant, pour deux discours, l’un devant les Libanais, l’autre devant les Français.

    À suivre...

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