Cette guerre est votre guerre !
C’est André Labarthe qui l’affirme auprès des ouvriers, plus particulièrement dans l’émission du 29 décembre 1940 :
"Ouvriers français ! Par vos traditions et votre force, par la place que vous occupez dans la vie de la nation, vous êtes l’élément de combat du peuple français. Dans la gigantesque bataille de doctrines qui pèse sur le monde, vous ne pouvez pas rester neutres. Que ce soit durant le feu ou pendant l’occupation, cette lutte recrute ses soldats dans le prolétariat français." (Idem, page 164)
L’ami de Jean Moulin et de Pierre Cot l’affirme avec fougue :
"Cette guerre est votre guerre et si jamais elle vous laissait indifférents, vous seriez, cette fois-là, bien sûrs de tout perdre. Prenez-y garde. Son enjeu est votre condition humaine." (Idem, page 164)
Comment, alors, ne pas songer à ce que Pierre Cot devait écrire deux ans plus tard dans l’ouvrage qu’il rédigera aux États-Unis où il s’était réfugié :
"Non seulement je m'honore d'avoir été un des partisans et des militants du Front Populaire, mais je demeure obstinément fidèle à la pensée dont il fut l'expression. Je vois dans le Front Populaire la tradition de la révolution française ; je pense que seule l'union des forces populaires et révolutionnaires françaises, communistes compris, libérera la France de la domination fasciste et permettra un renouveau de la démocratie." (Le Procès de la République, tome 1, pages 16-17)
N’omettons surtout pas ce qui suit :
Je pensais déjà qu'à la démocratie politique devait s'ajouter la démocratie économique et internationale ; plus je pénétrais au cœur de la politique française, plus mon expérience administrative et gouvernementale s'enrichissait, et plus je me rendais compte qu'en réalité il ne pouvait pas y avoir de démocratie politique ou de démocratie internationale sans démocratie économique - plus je me rendais compte que pour réaliser l'idéal de la Révolution Française, le suffrage universel est insuffisant : il faut modifier la structure économique et sociale." (Idem, page 51-52)
C'est à cette pensée que s'est abreuvé Jean Moulin. Il nous reste à voir en quels termes.
Je rappelle cette référence : http://souverainement.canalblog.com