Après avoir rappelé que Voltaire s'est constitué une fortune de dimension mondiale en spéculant sur la dette publique de différents pays, en investissant via Cadix sur la traite des Noirs, et en se rangeant, avec la marquise de Pompadour, parmi les organisateurs de guerres (voir http://voltairecriminel.canalblog.com), penchons-nous, grâce à Hannah Arendt, sur d'autres spécialistes de la finance internationale, après avoir indiqué qu'elle-même a été l'une des principales voix du sionisme militant du milieu du vingtième siècle.
Dans son livre Les Origines du totalitarisme, après avoir bien souligné le soin apporté par les financiers juifs à ne pas être impliqués directement dans les questions d'exploitation et d'oppression, eux dont le statut dans les systèmes de pouvoir économique se trouvait garanti par des privilèges exclusifs obtenus des différents États pour lesquels ils travaillaient, Hannah Arendt aborde le très grave problème de leur participation aux guerres. Soulignons tout de suite avec force que, lorsqu'elle parle des Juifs, elle ne veut parler que des grands financiers juifs :
"Sans territoire, sans gouvernement propre, les Juifs avaient toujours constitué un élément intereuropéen ; l'État-nation avait dû protéger ce statut international car les services financiers des Juifs reposaient sur lui. Même lorsque l'utilité économique des Juifs déclina, leur position intereuropéenne resta très importante pour l'État, en cas de guerres et de conflits nationaux."
Nous retrouvons d'abord les grands financiers juifs sur un terrain qui a été l'une des sources principales d'enrichissement d'un Voltaire, et avec cette même faculté que lui, à ne surtout pas s'attacher trop étroitement à l'une ou l'autre partie. C'est Hannah Arendt qui l'écrit :
"Pourvoir aux approvisionnements, vêtir et nourrir une armée, prêter de l'argent pour recruter des mercenaires, tout cela consistait à prendre un intérêt actif aux affaires d'un associé, sans plus."
Évidemment, et tout spécialement en temps de guerre, la comptabilité internationale des fruits de l'exploitation ne peut éviter de franchir les frontières de façon à équilibrer les comptes de part et d'autre. Le comptable lui-même serait très malvenu de ne pas être un juge impartial, sauf à ne jamais pouvoir achever correctement la moindre addition...
Avec Hannah Arendt, approfondissons cette question essentielle :
"Les Juifs avaient été des fournisseurs en temps de guerre et les serviteurs des rois, mais jamais ils ne s'étaient engagés eux-mêmes dans les conflits, et jamais on ne le leur avait demandé. Lorsque ces conflits devinrent des guerres nationales, les Juifs demeurèrent un élément international, important et utile précisément parce qu'indépendant des différentes causes nationales."
Il est certain qu'une position pareillement exceptionnelle, tant du point de vue économique que du point de vue politique, vous donne une hauteur de vue dont on imagine difficilement le prix que tel ou tel homme d'État serait prêt à y mettre pour en obtenir quelques retombées. Ce qui se vérifie parfaitement dans ce qu'Hannah Arendt va nous en dire maintenant, et tout spécialement entre parenthèses :
"N'étant plus banquiers d'État ni fournisseurs (la dernière guerre financée par un Juif fut la guerre austro-prussienne de 1866, au cours de laquelle Bleichröder fournit à Bismarck les crédits refusés par le Parlement prussien), les Juifs devinrent conseillers financiers et jouèrent un rôle dans la conclusion des traités de paix et, de façon moins organisée et plus vague, assurèrent la transmission d'informations."
N'accablons personne : mais, circonvenir un Parlement... pour permettre à Bismarck de mettre en marche la déroute de Sadowa qui se continuerait quatre ans plus tard par l'effondrement de Napoléon III, la perte de l'Alsace-Lorraine, avec sa revanche en 1914-1918, etc... voilà qui ouvrait rien que des boulevards pour... la finance internationale, puisque, nous confie madame Arendt :
"Le rôle de Bleichröder dans les négociations entre la France et l'Allemagne, en 1871, dépassait déjà en importance l'aide qu'il avait fournie durant la guerre."
Avant d'aller plus loin, prenons quelques petites secondes pour consulter la note que notre guide nous fournit si généreusement : en qualité de Françaises et de Français nous pourrons la déguster tout spécialement... puisqu'il y est question des circonstances entourant la mise en oeuvre du versement de l'indemnité de guerre de 5 milliards de francs due, par la France humiliée, au tout jeune Reich allemand :
"Selon une anecdote rapportée fidèlement par tous ses biographes, Bismarck dit, immédiatement après la défaite française de 1871 : « Tout d'abord, il faut que Bleichröder aille à Paris, qu'il rencontre ses collègues juifs et qu'il en discute avec les banquiers.»"
Renouons le fil des aventures de Bleichröder là où nous l'avions lâché :
"Ses services furent plus décisifs encore vers la fin des années 1870 lorsque, grâce à ses relations avec les Rothschild, il fournit à Bismarck un moyen indirect de communication avec Benjamin Disraeli [Premier Ministre de Grande-Bretagne]."
Grands dieux! Avec Disraeli, nous atteignons les cimes!... Qui était-ce donc, avec ce nom si caractéristique ? L'exact contraire de l'autre fascination de madame Arendt, Staline :
"C'était un Anglais impérialiste et un Juif chauvin. Mais [quand on aime, on ne compte pas...] il est facile de lui pardonner un chauvinisme qui n'était guère qu'un jeu de l'imagination [qui a tout de même fait un joli paquet de morts...] car, après tout, « l'Angleterre était l'Israël de son imagination »."
Tout ceci est à inscrire dans l'ensemble bien plus vaste en quoi consiste le livre que Hannah Arendt a consacré aux "Origines du totalitarisme", qu'il devient, en quelque sorte, urgent de considérer de près et jusque dans le détail.
C'est ce à quoi je me suis efforcé dans : http://crimesdestaline.canalblog.com