Cette politique française que De Gaulle aura anéantie
Assurés que le chef de la France Libre ne pourrait que se couler dans le moule que lui présenterait une Grande-Bretagne désormais attelée à la réalisation, dans le monde entier, de la devise "Liberté, Égalité, Fraternité", les pourfendeurs de l'impérialisme britannique en poussent aussi loin que possible la mise en actes :
"Ayant fait cette déclaration, nous devrions demander au général De Gaulle, comme condition sine qua non de notre appui, de déclarer qu'il est d'accord avec ce principe et de nous éclairer sur les modalités qu'il pourrait employer pour les appliquer à la France et à son Empire." (page 104)
L'application à la France impliquerait, par exemple, ceci :
"Pour ce qui concerne la France métropolitaine, son programme est de libérer le territoire français afin de permettre au peuple d'élire une Assemblée constituante dans un climat de liberté et d'impartialité." (page 104)
Ce que De Gaulle s'est évidemment bien gardé de faire le moment venu (1945).
Quant à l'application à l'Empire :
"Il devrait accepter, dans le domaine colonial, d'accorder à la population de notables réformes si celle-ci décidait de continuer la lutte. […]. Ainsi, dans le cas du Maroc, les réformes du général De Gaulle seraient celles du gouvernement Blum qui furent sabotées par les gouvernements réactionnaires postérieurs au Front populaire. L'Algérie obtiendrait en réalité les droits d'un département français dont elle n'a joui jusqu'à présent qu'en théorie. Et les Arabes de Tunisie et de Syrie obtiendraient enfin l'autonomie, les réformes agraires, etc., qu'ils ont demandées si souvent." (page 104)
Tu parles !...