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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 12 novembre 2014

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Faussaires de l'économie - 9 : Comment David Ricardo retombe toujours à pieds joints sur la quantité de travail

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Outre que le prix de marché, cette écume que la loi de l'offre et de la demande produit par-dessus le flot de la valeur d'échange, réelle, naturelle, peut réussir à présenter comme équivalentes des marchandises incorporant des quantités de travail différentes, il est le seul instrument dont nous disposons pour nous repérer économiquement parmi l'ensemble des produits. Cela se retrouve dans la gestion même de la production et des choix dont elle est l'objet. Par ses variations de niveau, le prix de marché aide à distinguer les bonnes ou les moins bonnes occasions d'investir. C'est ce que nous rappelle David Ricardo :

"Ce n'est qu'en raison de telles variations que le capital est parfaitement réparti dans les quantités requises, et sans plus, entre les productions des diverses marchandises demandées. Lorsque le prix augmente ou diminue, les profits dépassent leur niveau général ou tombent en deçà ; le capital est alors attiré vers les emplois où la variation de prix s'est produite, ou en est détourné." (page 109)

Nous retrouvons bien, là, le balancement permanent entre l'offre et la demande... Et même une certaine façon pour le capital de se répartir...

L'analyse économique ne peut cependant se satisfaire de la seule observation des processus tels qu'ils apparaissent à nos regards et à notre expérience quotidienne. Il s'agit, pour elle, de saisir les systèmes de causalité qui sont sous-jacents. Pour David Ricardo, cela consiste à revenir à ce qui fait véritablement loi scientifique sous cette loi d'occasion qu'est celle de l'offre et de la demande : la question des quantités de travail, et donc la redoutable question de la survie du travailleur...

"Avec le progrès de la société, le prix naturel du travail a toujours tendance à augmenter, car l'une des principales marchandises qui règle ce prix tend à devenir plus chère en raison de sa plus grande difficulté de production. Cependant, les améliorations dans l'agriculture ou la découverte de nouveaux marchés d'où on peut importer des vivres, peuvent, pendant un temps, contrecarrer la tendance à l'augmentation du prix des biens nécessaires, et même provoquer une baisse de leur prix naturel ; les mêmes causes produiront des effets comparables sur le prix naturel du travail." (page 114)

D'où nous inférons que, pour David Ricardo, ce n'est pas le déséquilibre réel entre les quantités de nourriture produites et l'augmentation de la population qui compte. Ce qui compte, ce qui menace l'équilibre économique et social, c'est l'évolution de la valeur réelle des biens nécessaires à assurer la survie de l'ouvrier et de sa famille, et le confort convenu qui va avec.

Nous allons bientôt voir que c'est là que la rente foncière pointe le bout de son petit nez.

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