C’est Jeanne d’Arc, que nous voulons !
Télégramme depuis Brazzaville, à Pleven, Londres, le 28 avril 1941 :
"Il faut que nous provoquions en France et dans l’Empire le 11 mai, jour de la fête de Jeanne d’Arc, une immense manifestation d’unanimité nationale, dans le genre de celle du 1er janvier dernier. Je vous demande d’organiser la chose sans délai et sans discontinuer par votre radio de Londres autour de la communication suivante :
« Le 11 mai, fête de Jeanne d’Arc, tous les Français s’uniront dans une seule pensée : la liberté de la patrie. Ce jour-là de 15 à 16 heures, ils se trouveront tous sur les promenades publiques de nos villes et de nos villages. »" (Lettres, page 308)
Mais, comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même :
"Notre radio de Brazzaville va travailler dans le même sens. C’est une affaire à monter puissamment. Je parlerai moi-même à Radio-Brazzaville sur ce sujet le 10 mai à 20 h 30, heure locale." (page 308)
Comme annoncé, voici Charles De Gaulle sur radio Brazzaville le 10 mai 1941 :
"Demain 11 mai, de 15 heures à 16 heures, tous les Français seront présents sur les promenades publiques de nos villes et de nos villages. En silence, des millions de regards réciproquement échangés ranimeront dans tous les cœurs la flamme de la résistance nationale." (Discours, page 85)
Très difficile évidemment d’aller démontrer le contraire.
Ce qui permet à De Gaulle de revenir triomphant sur la même antenne le 18 mai 1941 :
"[…] la nation française, soutenue par l’espérance, résiste par tous les moyens que lui laissent le mensonge, les chaînes et les bâillons : à preuve la colossale manifestation nationale qui, à notre appel, s’est déroulée dans toutes nos villes et dans tous nos villages, le 11 mai, fête de Jeanne d’Arc." (Discours, page 87)