Une commission d'enquête qui préparait la liquidation de la Jamahiriya lybienne ?
À sa façon, dans l'affaire des infirmières bulgares et du médecin palestinien, l'Union européenne a fait table rase du passé. C'est ce que mentionne ce nouveau grand titre utilisé par Axel Poniatowski dans son Rapport :
"C/ Un plan d’aide de l’Union européenne qui repose sur l’innocence des infirmières et du médecin bulgares"
Mais, pour se reposer vraiment sur l'innocence de ces gens-là, il faut avoir pris le parti de s'asseoir sur la question des causes possibles de la contamination des enfants par le virus du sida.
C'est à quoi aura servi l'intervention du faussaire Montagnier... Car Montagnier est bien plus impliqué dans cette manoeuvre occidentale que je ne l'ai montré jusqu'à présent en ne retenant que la partie de son témoignage qui figure dans le Rapport d'Axel Poniatowski, et qui évoque les défauts d'hygiène et les seringues réutilisées... La suite nous permettra d'atteindre ce qu'a été en vérité son témoignage devant la Commission d'enquête ("je le jure !"), témoignage accablant, inscrit dans la vidéo correspondante...
Le mensonge est d'une telle grossièreté, qu'il ne peut ensuite plus y avoir le moindre doute : Montagnier était en service commandé. Car, pour atteindre un tel niveau d'ignominie – je pèse mes mots –, il lui fallait n'avoir qu'une idée en tête : masquer, à tout prix, la manoeuvre sous-jacente à cette affaire d'empoisonnement des enfants de l'hôpital de Benghazi. Muammar Gaddhafi a dit lui-même qu'il fallait y voir la main du Mossad et de la CIA. Affirmons tout de suite qu'il pourrait bien s'agir de cela.
De sorte que la suite du propos d'Axel Poniatowski prend une tonalité qui ne peut plus tromper :
"Le plan d’action de l’Union européenne s’est fondé sur un postulat d’évidence : l’innocence des infirmières et du médecin. Ce point n’était pas négociable, et déroger à ce principe aurait conduit à une logique de marchandage avec la Libye à laquelle l’Union européenne s’est toujours refusée, restant ainsi fidèle à ses valeurs."
Ses "valeurs" ?... Valeurs de services secrets ?... En tout cas, rien qui puisse correspondre à la moindre éthique, puisque, comme nous le constatons avec une certaine stupeur, il n'y a ici de "principe" que... "l'innocence des infirmières et du médecin". C'est ce que Ponia appelle un principe. Un principe qui ne tient que dans la volonté d'éviter la "logique de marchandage"... Et donc un principe qui ne concerne en aucune façon une quelconque vérité, et en particulier rien qui aurait à voir avec la réalité de l'innocence des personnes en question... Ainsi ne peut-il s'agir que du principe de ne pas y aller voir... Et de ne pas y aller voir parce que ce qui serait à y voir aurait une allure plus qu'étrange : criminelle.
D'où il faut déduire que Ponia savait... que Ponia sait aujourd'hui encore. Et que, dans cette joyeuse équipe de larrons de la Commission d'enquête, il ne pouvait – et ne peut aujourd'hui encore - pas être le seul à savoir... Quoi donc ? J'y viendrai le moment venu.
Incapable d'accrocher ses "principes" à la moindre notion d'éthique, notre homme peut vous pondre des "principes" à n'en plus finir. C'est, pour lui, la moindre des choses. Et voici le résultat, avec à la fin ce grand principe du refus du marchandage : le prix, c'est le prix. Et nous ne lâcherons rien sur ce que nous avons décidé de cacher à tout jamais :
"Le plan d’action a en conséquence reposé sur trois principes, sans jamais y renoncer :
Traiter l’infection du sida à Benghazi, afin de porter assistance aux enfants et de former les personnels médicaux libyens.
Indemniser les familles des enfants contaminés.
Obtenir la libération des infirmières et du médecin sans céder à un quelconque marchandage."
Plus de six ans après les premières manifestation de la contamination, prétendre traiter l'infection du sida et porter assistance aux enfants..., cela ne peut – pour ces chers occidentaux secourables – que signifier : enfoncer le clou de cette insanité qu'ils ne cessent de proférer et qui affirme que tout s'arrangera si le personnel accepte d'être formé à l'hygiène et à la technique médicale les plus élémentaires...
Mais pourquoi donc se mêler d'indemniser les familles ? L'Europe se sentirait-elle coupable de quelque chose ? N'est-ce pas à cet endroit précis qu'elle va s'efforcer – elle-même – d'établir un marchandage pour obtenir la libération d'un personnel médical impliqué dans une opération qui dépasse largement toutes les questions de santé ?...
Il ne faut pas se le dissimuler : Axel Poniatowski est lui-même très embarrassé par ce sale boulot auquel il doit s'associer, et associer la Commission d'enquête, à travers son Rapport. Il s'efforce de tourner autour du pot, en le rasant d'aussi près que possible, tout en évitant de recevoir quelques éclaboussures. Il est bien vrai que cette affaire n'est pas très jolie. Mais le vin est tiré...
C'est à pleurer, il faut en convenir, semble-t-il dire :
"Conformément à sa tradition, l’Union européenne était prête à accomplir des gestes humanitaires, s’accompagnant d’efforts financiers, pour aider un pays mal préparé à faire face à la pandémie du sida."
Mal préparé – c'est un fait – à ce genre d'attentat.
Invoquer la "tradition" pour prétendre caresser un pareil pot, ce n'est pas non plus être tout à fait naïf. Axel veut bien en convenir :
"Ces gestes étaient d’autant plus opportuns qu’ils prenaient place dans un contexte de rapprochement politique avec la Libye."
Et comme il sait très bien qu'il ne faut pas insister là où ça pourrait montrer qu'on cache quelque chose d'essentiel, il répète qu'on ne cache absolument rien :
"Pour autant, il n’était pas question de verser un dédommagement qui se serait apparenté à une rançon, ni de donner des gages politiques à la Libye en échange de la libération des infirmières et du médecin. Agir en ce sens aurait constitué une reconnaissance tacite de leur culpabilité."
Stop : ici, il y a un principe... Ne pas céder au marchandage.
Il est vrai qu'Axel a un peu le nez de Pinocchio : ce qui nous le rend très sympathique...