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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 21 janvier 2015

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Pourquoi et comment ils ont tué Muammar Gaddhafi - Série A - numéro 23

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    Un expert en faux...

    Depuis qu'Axel Poniatowski nous a fourni la liste des six chefs d'inculpation qui pesaient au départ de l'affaire sur les cinq infirmières et le médecin, nous sommes plus encore chagrin(e)s de ne pas savoir sur quoi avaient pu porter les aveux prétendument obtenus sous toutes sortes de tortures.

    Le procès aura donc commencé le 7 février 2000 devant le Tribunal du peuple de Libye, à Tripoli, capitale du pays. Le 2 juin, les infirmières déposent une plainte pour les tortures qui leur ont été infligées durant l’enquête. Les aveux sont-ils intervenus avant l'ouverture du procès ? Dès après le 7 février ? Peu de temps avant le dépôt de plainte, ou après encore ? Ou bien au milieu du procès lui-même ? Nous ne le saurons pas.

    Sans s'attarder sur ces questions, Alex Poniatowski nous décrit la suite des événements :
    "Alors que la peine de mort est requise à l’encontre des accusés, pour la première fois, le 16 juin 2001, il leur faut attendre le 17 février 2002 pour que le tribunal décline sa compétence pour absence de preuves sur l’accusation d’atteinte à la sécurité de l’Etat libyen et renvoie le dossier au Parquet. Le chef d’accusation de provocation d’une épidémie par injection de produits contaminés ayant été maintenu, le 26 août, la chambre d’accusation de Benghazi décide de renvoyer l’affaire devant le Tribunal pénal de la ville."

    Nous aurions aimé connaître le contenu de la mise en cause primitive pour atteinte à la sécurité de l'Etat libyen... Nous pouvons nous demander s'il y avait un lien, ou aucun, avec des aveux dont nous ne savons rien... Si tortures il y a eu, pourquoi n'aurait-on pas réussi à faire avouer l'atteinte volontaire à la sûreté de l'État ? Décidément, tout est ici terriblement brouillon.

    Ce qui est sûr, c'est que la scène se déplace de Tripoli, où a eu lieu le premier procès, pour s'installer à Benghazi, la ville même où s'est produit ce drame de la contamination de quelques centaines d'enfants par le virus du sida, un endroit, où, comme nous le savons, l'autorité centrale est contestée.

    Voici la suite du Rapport :
    "À la demande de la partie bulgare, les professeurs Luc Montagnier et Vittorio Colizzi témoignent en septembre 2003 sans que pourtant cela suffise à infléchir le réquisitoire du Parquet."

    Nous le noterons immédiatement... La formule utilisée par le brave Axel Poniatowski est plutôt maladroite, et spécialement pour nous qui n'avons plus qu'une assez piètre idée du dénommé Montagnier ("je le jure !"). Auscultons-la : Pouvait-il s'agir d'autre chose, pour des experts, que de dire la vérité ? Apparemment que oui : Il aurait fallu que "cela suffise à infléchir le réquisitoire du Parquet". C'est bien ce que nous avions cru pouvoir imaginer : Montagnier ("je le jure !") était alors en mission... En mission d'État... Ce qui n'est tout de même pas rien. Et tout spécialement sur un sujet comme celui de la contamination par le sang, quand on sait que la France n'avait pas hésité, dans les années précédentes, à vendre, par-delà ses frontières et jusqu'en Libye, un sang porteur du sida. Ce brave spécialiste de renommée mondiale est donc bien resté dans la note. Chapeau bas !

(référence permanente à propos de la Libye de Muammar Gaddhafi : http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr)

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