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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 23 novembre 2014

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Faussaires de l'économie - 29 : L'heureux effacement de la Révolution bolchevique par l'effondrement du bloc soviétique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Thomas Piketty en est donc venu, en 2013, à placer enfin la Révolution bolchevique de 1917 parmi les bouleversements qui avaient porté atteinte à l'extrême richesse, en capitaux et en fruits des capitaux, rassemblée au début du vingtième siècle par la centième partie la plus fortunée des ménages français.

Ensuite, nous l'avons vu évoquer l'effondrement soviétique des années 1989-1990 parmi les événements qui auront débouché, au début des années 2010, sur une reconstitution à peu près achevée de la situation patrimoniale existant à la veille de la première guerre mondiale.

Arrivé à ce point, que trouve-t-il à nous dire de ce rétablissement récent des grandes fortunes privées ?

"Tout n'est pas négatif dans cette évolution et dans ce processus de reconstitution des patrimoines, qui est en partie naturel et souhaitable." (page 76)

"Naturel et souhaitable"... Comme on le constate : Thomas Piketty a choisi son camp. C'est effectivement celui du "gâteau", auquel, nous le savons, il tient tellement... Or, si ce gâteau retrouve ses dimensions et ses couleurs d'antan, il sera le bienvenu...

"Mais cela change singulièrement la perspective que l'on peut avoir sur le partage capital-travail en ce début de XXIème siècle, et les évolutions possibles pour les décennies qui viennent." (page 76)

D'où nous pouvons déduire que, parmi les objectifs poursuivis à travers la rédaction du livre que nous analysons ici, ce n'est plus seulement le passé qui est visé, mais ce sont aussi les conditions requises pour que le gâteau s'accroisse encore et pour que, dans le cadre de la démocratie méritocratique, la répartition en soit mieux éclairée.

Dans ce contexte serait-il pertinent d'appuyer rien qu'un peu sur les apports spécifiques de la Révolution bolchevique de 1917 dans le champ de la lutte contre l'exploitation de l'être humain par l'être humain ? Ne s'agit-il pas plutôt de ne l'évoquer que pour mieux mettre en scène les avantages de domination rendus aux propriétaires mondiaux des moyens de production et d'échange (rassemblés sous la bannière de la finance internationale) par l'effondrement du bloc soviétique un peu plus de soixante ans plus tard ?

Quoi qu'il en soit, après avoir franchi les quatre premiers chapitres : présentation des "concepts de production intérieure et de revenu national, de capital et de travail, et de rapport capital/revenu" ; "évolution générale des taux de croissance" ; "transformations de la composition du capital et du rapport capital/revenu depuis le XVIIIème siècle, en commençant par le cas du Royaume-Uni et de la France" ; idem pour "l'Allemagne et l'Amérique", nous découvrirons les chapitres 5 et 6 qui

"[...] tenteront d'étendre ces analyses à l'ensemble des pays riches, et dans la mesure du possible à l'ensemble de la planète, et d'en tirer les leçons pour la dynamique du rapport capital/revenu et du partage capital-travail au niveau mondial en ce début de XXIème siècle".

Et sans doute jusque dans l'illustration qu'en ont fourni, le 16 août 2012, les coups de fusil sud-africains de Marikana.

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