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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 26 janvier 2015

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De Gaulle et le gaullisme "historique" : ce cancer qui nous ronge (XXVIII)

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    Rien que l’affaire d’un peu de patience ?

    Mais, soudain, le chef des Français libres a l’impression que Vichy va le tourner en s’appuyant sur les Britanniques. Immédiatement, il télégraphie de Brazzaville à Churchill qui est à Londres :
    "J’apprends que gouverneur Djibouti se dispose à faire à gouverneur Aden des propositions en vue d’un modus vivendi. Si des négociations devaient s’ouvrir dans ce but, je considère que cette solution serait très mauvaise. Djibouti dépend entièrement du ravitaillement par mer. C’est l’occasion d’amener le ralliement de Djibouti à la France Libre sans effusion." (Lettres, page 304)

    Rappelons que la Grande-Bretagne n’est bien sûr pas en guerre, elle, avec la France de Vichy. Comme partout ailleurs, elle ne vise qu’à la neutraliser en y dépensant aussi peu d’énergie et de force que possible…

    Simultanément, Charles De Gaulle adresse un télégramme au général Wavell qui se trouve au Caire. Il y développe la thématique habituelle des sentiments de la population. Elle est évidemment invérifiable :
    "J’apprends que gouverneur Djibouti a fait une démarche auprès gouverneur Aden laissant prévoir demande de négociations. Ceci est la preuve de l’efficacité du blocus [Il ignore qu’il n’y en a pas]. J’insiste formellement pour que ce blocus soit maintenu d’une manière complète jusqu’à ralliement de Djibouti à France Libre. Je rappelle que attitude du gouverneur Djibouti ne correspond pas aux vrais sentiments de l’armée et de la population. C’est à ces sentiments qu’il faut permettre de se faire jour en marquant qu’il n’y a pas pour Djibouti d’autre solution que le ralliement." (Lettres, pages 304-305)

    Troisième télégramme du même jour. Cette fois, il est adressé au général Legentilhomme à Aden :
    "Je télégraphie à Premier ministre Angleterre et à général Wavell pour insister sur maintien complet du blocus jusqu’à ralliement de Djibouti à France Libre. Tentative de négociations du gouverneur est la preuve de l’efficacité du blocus." (Lettres, page 305)

    De Charles De Gaulle (Brazzaville) à général Catroux (Le Caire), 20 avril 1941 :
    "Il faut donc absolument que le blocus soit maintenu jusqu’au ralliement de Djibouti à la France Libre." (Lettres, pages 305-306)

    De Charles De Gaulle (Fort-Lamy) à général Catroux (Le Caire), 29 avril 1941 :
    "Vous prie d’insister d’une manière formelle et continue auprès autorités Le Caire pour que blocus soit maintenu jusqu’à ralliement à France Libre." (Lettres, pages 308-309)

    De Charles De Gaulle (Douala) à René Pleven (Londres), le 5 mai 1941 :
    "Le gouverneur de Djibouti a proposé aux Britanniques l’utilisation du port à la condition que la ville soit ravitaillée. Nous exigeons le ralliement souhaité par la majorité des troupes et de la population." (Lettres, page 310)

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