Le coup de barre d'Axel Poniatowski
Ainsi, comme nous l'avons vu, introduite en Libye au moyen de la sainteté désormais avérée de Mme Benita Ferrero-Waldner...
"À Benghazi, l’équipe diplomatique de l’Union européenne a d’abord accompli un travail psychologique auprès des familles des enfants. Il régnait une atmosphère d’hostilité à l’encontre des étrangers qu’il fallait calmer."
Grâce à Axel Poniatowski, nous atteignons aussitôt le coeur de l'action :
"Tel a été le sens de très nombreuses réunions avec les représentants des familles, à raison de 20 à 60 personnes par réunion, ainsi relatées par M. Marc Pierini devant la commission d’enquête. « [Leur]comportement pouvait aller jusqu’à l’absurde : quand on ne me demandait pas de repartir avec les médecins au prétexte que la Libye avait les meilleurs, c’était un père qui aggravait l’état de son fils en lui supprimant les médicaments pour être enfin autorisé à partir pour Rome, faute d’avoir confiance dans le système libyen ».
Tout ceci est effectivement assez confus, mais ne fait que démontrer que plus personne ne sait très bien où il en est... Dans la même veine, on n'insistera jamais assez sur le caractère manifestement criminel de ce père en particulier... Décidément, en Libye, tout le monde est prêt à tout, y compris à rendre ses enfants malades pour pouvoir aller se balader en Italie.
Mais surtout, et il faut le regretter, les Libyens n'avaient plus aucune confiance en la médecine occidentale. Incompréhensible puisque, avec Montagnier, ils avaient eu effectivement affaire à la crème...
C'est ainsi, et nous n'y pouvons rien. Passons alors à la suite :
"Le second volet de l’action européenne consistait à rétablir des règles de fonctionnement strictes à l’hôpital de Benghazi. Le programme européen, appelé Benghazi Action Plan (BAP) s’est décliné en quatre phases : [...]."
Voyons cela :
"À de rares exceptions, les BAP ont été assurés par un financement communautaire. Ils ont donné lieu à plusieurs dizaines de missions, en général de courte durée (2 à 3 jours), visant à former les personnels médicaux, leur enseigner à prendre en charge des patients atteints du sida, leur expliquer les modes de transmission de cette maladie…"
Les points de suspension se trouvent effectivement dans le rapport très officiel d'Axel. Comme on le constate, ils interviennent à un endroit stratégique très important. Quand on pense que le personnel médical libyen ne parvenait même pas à comprendre que le sida se transmet par la poussière ou simplement par le nom respect des règles élémentaires d'usage des seringues ! Ce n'est donc que la pudeur qui engage le discret Axel à couvrir cette arriération sous des points de suspension. Mais nous, nous comptons sur le discours magistral ("je le jure!") du grand professeur Montagnier pour nous éclairer davantage sur le silence que le rapporteur de la Commission d'enquête fait soigneusement régner ici. Les "modes de transmission de cette maladie"... Tu rigoles !...
En attendant, comme nous l'apprend le sieur Poniatowski, ça, c'est tous frais payés par l'Union européenne. Les points de suspension aussi, sans le moindre doute.
Passons à la suite :
"Des médecins et infirmières libyens se sont également rendus en France, dans le cadre du BAP n° 2. Le travail de formation n’a pas été aisé, compte tenu de problèmes linguistiques ou de mentalités différentes des Européens et des Libyens, et s’est déroulé avec une alternance de phases de détente et de tension, notamment lors du second procès des infirmières et du médecin, à la fin du printemps de 2006 et lors de la confirmation en appel de la peine de mort, le 19 décembre 2006."
"Problèmes linguistiques"... "mentalités différentes"... De quel "travail de formation" pouvait-il effectivement s'agir... dans ce contexte de bataille idéologique féroce pour faire avaler aux Libyens la série d'insanités mise au point par Montagnier et les grands félins de la médecine occidentale poussés à la roue par 144 prix Nobel ?
De quoi le bon Axel voudrait-il pouvoir s'étonner, lui qui poursuit :
"L’équipe européenne à Benghazi était principalement composée de Français (équipe du professeur Pierre-Marie Girard), d’Italiens (pédiatrie), de Britanniques (équipements du laboratoire) et de Néerlandais (dossier médical informatisé)."
De ceci peut-être :
"Elle a évolué sur un terrain difficile, au sein de soignants libyens traumatisés par la contamination des enfants, et dont une partie ne pouvait concevoir (ou avait peur d’admettre) que la pandémie avait pour origine les négligences du personnel médical. Le sujet de l’innocence des infirmières et du médecin bulgares était tabou au sein de l’hôpital."
Comme on peut l'imaginer, la parenthèse qui emballe la peur est mise là tout juste pour l'abominable Kadhafi... Ce doit bien être lui, le grand responsable du "tabou au sein de l'hôpital". Sinon, comment l'expliquer ? Les positions de Montagnier ne sont-elles pas en béton armé ?
La preuve ? Durant un petit moment, Axel Poniatowski pense pouvoir nous rassurer, nous aussi :
"Le travail accompli par les équipes médicales a été remarquable et a contribué à instaurer un climat de confiance entre la population de Benghazi et les diplomates et médecins européens qui s’y sont succédé."
Mais aussitôt, ça redégringole :
"Toutefois, l’apaisement de la colère des familles n’a pas, loin s’en faut, signifié qu’elles admettaient l’innocence des infirmières et du médecin, ni modifié l’attitude des autorités libyennes, comme l’espérait l’Union européenne. Le 25 décembre 2005, la Cour suprême de Libye a accepté le recours des infirmières et du médecin et a ordonné à la Cour criminelle de Tripoli de conduire un nouveau procès. Mais le 19 décembre 2006, celle-ci a confirmé le verdict de peine de mort prononcée à leur encontre."
Par conséquent, tout est à refaire :
"La déception de l’Union européenne comme celle de plusieurs Etats membres a conduit à constater que la coopération médicale ne suffisait pas et que l’indemnisation des familles, à laquelle travaillait parallèlement l’Union européenne, était l’une des clés du dénouement de ce dossier."
"L'indemnisation"!... Axel se lâche lamentablement, et j'en demande pardon à mes lectrices et lecteurs. "Indemnisation", mon brave, c'est un aveu... Ravale cela très vite, sinon tu vas faire le jeu de ce monstre de Kadhafi !... Et tu vas massacrer l'extraordinaire boulot réalisé par la médecine occidentale !... On se lave bien les mains, et on ne se mélange pas les seringues... Des années et des années de Recherche & Développement, tonnerre !