Avec leurs 75 euros mensuels supplémentaires, les mineurs de Marikana sont donc repartis au boulot, c'est-à-dire qu'ils ont réintégré cette boucle infernale, tout spécialement instituée pour l'exploité, que nous décrit Karl Marx :
"L'argent qu'il reçoit, le travailleur le dépense pour conserver sa force de travail, donc - si nous considérons dans leur ensemble la classe capitaliste et la classe ouvrière - pour conserver au capitaliste l'instrument qui seul lui permet de rester capitaliste." (même référence)
Comme on le voit, la part de "gâteau" de l'ouvrier n'est pas qu'une "gâterie"... Mais oui, c'est la chaîne de survie qui le rive au clou de la société d'exploitation !
Fort heureusement, c'est aussi ce qui fait de l'accapareur de plus-value en dernier ressort : la finance internationale, une très jolie poule aux oeufs d'or devant qui viendront s'incliner les "zélites" de la démocratie méritocratique... "zélites" productrices de bons et loyaux services à destination du processus de domination savamment orchestré par la grande bourgeoisie internationale et ses relais nationaux.
Approfondissant la thématique de la double fonction (valeur d'usage, d'une part, et valeur d'échange, de l'autre) exercée par les damnés de la terre, Karl Marx écrit :
"La vente et l'achat continuels de la force de travail perpétuent donc, d'une part, la force de travail comme élément du capital, qui apparaît ainsi comme créateur de marchandises, d'articles d'usage ayant une valeur ; en outre, la partie du capital qui achète la force de travail est constamment renouvelée par son propre produit, le travailleur créant lui-même continuellement le fonds de capital qui sert à le payer. D'autre part, la vente perpétuelle de la force de travail devient la source de rénovation permanente de la vie du travailleur ; la force de travail apparaît ainsi comme la faculté de se procurer le revenu dont il vit." (même référence)
Mais ce "revenu" n'en est pas un. Ce n'est pas la mise en oeuvre de la force de travail qui en détermine le montant. Le salaire ouvrier ne "revient" pas de l'effort physique, intellectuel et moral produit dans le système de travail. Il s'établit sur ce qui est perçu comme "nécessaire" par les deux parties en présence après que la force des armes ait éventuellement fait entendre raison à la main-d'oeuvre réticente.
Ce qui revient à l'ouvrier, ce n'est pas la rémunération de son travail, c'est ce qui lui permettra de se trouver rivé au plus juste à ce qui fait sa condition d'exploité, en face de ceux qui ramasseront, dès la vente de la marchandise produite, ce qui en regorge : la part de plus-value.
Ainsi, que le revenu national puisse paraître contenir en son sein le "revenu" des producteurs de cette plus-value, c'est un enjeu idéologique qui vaut son pesant d'or. C'est d'ailleurs en passant par ici, et en repassant par là, que les promoteurs patentés de l'idéologie dominante se font des "mérites" à n'en plus finir..., et qui valent très cher sur le marché du partage de la plus-value en quoi consiste le vrai gâteau de l'économie capitaliste.
Quant à l'exploitation elle-même et à son extension dans les temps modernes et contemporains, on en trouvera le relevé ici :
http://capitaltravail.canalblog.com