Je t'y perds et je t'embrouille...
Comme nous le savons par la grâce des explications que nous a fournies le rapporteur Poniatowski, les médecins libyens, particulièrement bouchés, n'ont jamais voulu admettre le théorème de Montagnier des probabilités improbables, ni le bombardement tous azimuts organisé par les 144 prix Nobel.
Mais, ainsi que cela nous aura été révélé en 2011 par Sarkozy, dans les pays d'au-delà la Méditerranée, il ne suffit pas de plier quelques spécialistes à la volonté occidentale. C'est le peuple lui-même qu'il faut bombarder...
Nous en avons la confirmation, par Axel, sur ce cas précis de la contamination par casseroles pas propres et autres seringues rouillées, ou par virus dûment synthétisé sur un coin de table... Le peuple lui-même – et pas que le libyen... - ne veut pas y croire :
"Comme l’a rappelé, le 31 juillet 2007 devant la commission des affaires étrangères, le ministre des affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, ce sentiment était également partagé par une grande partie de l’opinion publique du monde arabe pour laquelle la culpabilité des soignants étrangers était avérée puisqu’ils avaient été jugés et condamnés à trois reprises."
Si Bernard le dit...
Et le peuple ne peut qu'avoir tort. À moins que chaque arabe ait eu dans le dos l'un des fusils innombrables du dictateur Kadhafi. Ce qui est à peu près certain...
Ne perdons toutefois pas la tête. Avec Axel et la Commission d'enquête sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye, nous ne sommes encore qu'à la fin 2007 et au tout début 2008. Et ça coince un max :
"Aujourd’hui encore, en Libye, la population reste persuadée de la culpabilité de ces personnes. Un reportage diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira quelques jours après la libération des infirmières et du médecin a été reçu d’une manière très négative par la population qui a eu l’impression d’avoir été trahie par ses dirigeants."
Par ses "dirigeants" ?... Et pourquoi donc ?... Par quels "dirigeants" ? Et à l'occasion de quoi ?
Soulignons-le en passant : Al-Jazira, c'est bien le Qatar... Et c'est bien devant les caméras d'Al-Jazira que le fils de Muammar Gaddhafi, Seif El-Islam, aurait reconnu, le 9 août 2007 - c'est-à-dire dans ce même moment qui suit immédiatement la libération des inculpé(e)s - que "les praticiens bulgares" avaient "subi des tortures au cours de leur détention".
Qui trahissait quoi ? La personne interrogée ou l'organe de presse audiovisuelle ?
La position réelle et véritable du peuple est dans le paragraphe qui suit immédiatement, mais il faut le lire dans son entier (je signale que, depuis deux pages, je cite intégralement le rapport lui-même, c'est-à-dire carrément dans son mot-à-mot) :
"Dès le début de l’épidémie, les autorités libyennes ont cherché à détourner la fureur populaire en désignant des coupables. Les familles des victimes contaminées par le VIH se sont en effet mobilisées pour exercer une forte pression politique sur les autorités libyennes. Dès la nouvelle des arrestations connue, les familles ont manifesté dans les rues de Benghazi pour réclamer l’application de la peine de mort."
Comme on le voit, la première affirmation est aussitôt contredite par la suite du paragraphe : c'est la population de Benghazi elle-même qui s'est manifestée pour obtenir "l'application de la peine de mort"...
À cette occasion, il ne sera sans toute pas inutile de rappeler cette citation extraite de l'ouvrage de Françoise Petitdemange "La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011)" :
"Le 9 mars [1988], Muammar Gaddhafi annonce la création de nouveaux tribunaux du peuple et propose, une nouvelle fois, la suppression de la peine de mort et sa commutation en prison à vie." (page 226)
Cette fois encore, l'implacable dictateur se sera heurté à un refus du Congrès Général du Peuple...
Mais, persistant dans la même voie erronée, Axel Poniatowski en vient à tout mélanger :
"La contestation et la pression sur les autorités centrales étaient d’autant plus fortes dans une région comme la Cyrénaïque, traditionnellement frondeuse. Cette zone avait servi de base de repli aux membres de la confrérie musulmane sénoussie au début du XXème siècle puis au mouvement de résistance d’Omar Mokhtar contre la colonisation italienne. C’est depuis la région de Benghazi aussi que les opposants au colonel Kadhafi ont coordonné la résistance armée."
Sans crier gare, le rapporteur nous fait passer du début du XXIème siècle (là où nous sommes) au début du XXème siècle (où Muammar Gaddhafi n'était pas plus que nous), mais surtout - et c'est là un point essentiel -, il organise l'enchaînement des deux dernières phrases de telle sorte qu'Omar El Mokhtar paraît devoir être rangé, par-delà les temps, dans le camp qui fait face à Muammar Gaddhafi. Ce qui est un comble...
C'est une nouvelle fois le livre de Françoise Petitdemange qui nous permettra de rétablir la vérité historique. À la page 31, nous lisons ceci, à propos du 16 septembre 1969 :
"Quinze jours après le coup d'État révolutionnaire permettant de rompre avec la politique du roi fantoche qui, de s'accommoder aussi confortablement d'une Libye occupée, trahissait le combat engagé, entre les années 20 et 30, par Omar El Mokthar et ses camarades, au péril de leur vie, le président du CCR (Conseil du Commandement de la Révolution), Muammar Gaddhafi, prononce son premier discours public à Benghazi."
Décidément, Axel Poniatowski, né à Rabat (Maroc) le 3 août 1951, s'est donné pour devoir de réviser toute l'Histoire de la Libye afin de pouvoir nuire de toutes les façons à la réputation de Muammar Gaddhafi... Avec quel objectif, par-delà la personne de celui-ci ? Se pourrait-il que nous finissions par le savoir ? Restons-en à ce qu'indique Wikipédia :
"Il débute sa carrière comme cadre dirigeant pour le groupe Thomson, société d'électronique spécialisée dans l'aérospatiale, la défense et les technologies de l'information, qu'il représente notamment pendant trois ans en Arabie saoudite."
Ce qui est déjà beaucoup dire.
(référence permanente à propos de la Libye de Muammar Gaddhafi : http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr)