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Michel J. Cuny

Ecrivain-éditeur professionnel indépendant depuis 1976. Compagnon de Françoise Petitdemange, elle-même écrivaine-éditrice professionnelle indépendante depuis 1981.

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Billet de blog 29 décembre 2014

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De Gaulle et le gaullisme "historique" : ce cancer qui nous ronge (IX)

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    L’Empire… colonial

     L’Appel du 18 juin 1940 l’affirmait déjà :
    "Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis." (Mémoires, page 267)

    De cet Empire, grâce aux initiatives prises par Charles De Gaulle, d’abord en 1945 (Algérie et Indochine), puis lors de la mise en œuvre de la Constitution de la Cinquième République au début des années 1960 (Afrique occidentale française et Afrique équatoriale française), tout a été perdu en quinze ans… Mais nous allons voir que, dès juin 1940, sa façon bien à lui de se fâcher avec tout un chacun avait commencé à faire merveille ici ou là.

    Le discours du lendemain, 19 juin 1940, est un peu plus précis encore sur cette question. Le général De Gaulle y affirme d’abord une position de principe :
    "Tout Français qui porte encore les armes a le devoir absolu de continuer la résistance." (Idem, page 269)

    À quoi il ajoute cette précision :
    "À l’heure qu’il est, je parle avant tout pour l’Afrique du Nord française, pour l’Afrique du Nord intacte." (Idem, page 269)

    Le 30 juillet, il met en garde :
    "L’une des premières conséquences des abominables armistices sera la désaffection et probablement la révolte des indigènes de l’Empire." (Discours et Messages, Plon 1970, page 18)

    Et il précise ce que sont les populations vers lesquelles s’oriente son principal souci "impérialiste" :
    "Dans les soulèvements éventuels, quels risques pour les Français et les Françaises de nos colonies !" (Idem, page 19)

    Nous nous trouvons donc devant une urgence, à laquelle la France Libre, celle que personnifie Charles De Gaulle, chef des Français libres, devrait pouvoir remédier.

    D’où l’appel du même jour :
    "Hauts-Commissaires ! Gouverneurs généraux ! Gouverneurs ! Administrateurs ! Résidents de nos colonies et de nos protectorats ! votre devoir envers la France, votre devoir envers nos colonies, votre devoir envers ceux dont les intérêts, l’honneur, la vie dépendent de vous [les colons et l’administration coloniale civile et militaire, bien sûr], consiste à refuser d’exécuter les abominables armistices. Vous êtes les gérants de la souveraineté française actuellement en déshérence. Déjà, plusieurs d’entre vous se sont unis à moi pour continuer la guerre aux côtés de nos Alliés ; ceux-là seront secourus. Mais j’en appelle aux autres. Au besoin, j’en appelle aux populations." (Idem, page 19)

    Aux populations, qui veulent rompre avec Vichy, et, bien sûr, conserver la domination coloniale française.

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