Il y a des images qui ne trompent pas. Pénélope est triste, fanée, elle s’auto flagelle quant elle affirme qu’elle ne travaille pas pour son mari, l’essentiel étant ailleurs : son regret c’est qu’elle ne travaille pas tout court. Qu’elle n’a qu’une existence décorative, dépourvue de sens, et cherche à la combler comme elle peut, chez Shakespeare, sentant déjà que les enfants qu’elle a élevé dans ce carcan bourgeois et provincial seront les premiers à lui reprocher cette oisiveté forcée. Sa déclaration d’inactivité est d’autant plus crédible et authentique qu’elle prend l’allure d’un profond regret. Elle en veut à ce carcan qui la fane avant l’heure et à peine si elle cherche des excuses auxquelles elle ne croit pas elle-même. Pénélope est un témoin à charge explosif, qui, sans le vouloir, accuse non pas un homme, son mari, ni même un carcan, celui de la famille soumise à la chimère d’une carrière politique, mais elle-même et son incapacité de s’y soustraire. Au nom de quoi ? Sans doute ai nom de cette aisance artificielle, de cette manne de soi - disant bien être matériel qui revient aujourd’hui comme un boomerang.
N’est-ce pas là une icône christique, volontairement sacrificielle qui libère le non dit de la révolte, qui explose le temps et revient mettre en cause la vanité des privilèges ? Désormais, tout ce que Fillon dira ne sera que vanité. Qu’il la libère, et qu’il nous libère…