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Billet de blog 4 mai 2013

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En avant sur le chemin tracé par comment s’appelle-t-il déjà ?

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Les asiatiques du sous continent indien et dont personne ne connaît vraiment leur nationalité (souvent eux inclus), ont tout simplement demandé, après six mois de patience forcée, d’être payés. Cela a été considéré comme une offense faite à leurs geôliers et on leur a tiré dessus comme des lapins. Vous me direz le village du Péloponnèse producteur de fraises ne se trouve pas si loin de Sparte et les exploitants agricoles du coin peuvent se dire qu’après tout les ilotes, les esclaves, les galériens et autres métèques se doivent d’être heureux rien que du fait de ne pas êtres chez eux.  Le voudraient-ils, qu’ils seraient enfermés dans des centres de rétention généreusement offerts par l’Union Européenne, le temps de savoir d’où ils viennent exactement. Le ministre de l’intérieur, avec des déclarations tonitruantes, a fait savoir qu’ils ne seraient pas expulsés ne serait-ce que par ce que ils sont des victimes – témoins et que la justice a besoin d’eux. Ils sont tranquilles ces travailleurs immigrés. La lenteur de la justice grecque leur garantit une vie paisible : un policier qui a dépouillé de plusieurs milliers d’euros lors d’une vérification d’identité un « suspect », a continué a toucher son salaire pendant quinze ans, le temps nécessaire pour une condamnation effective. La Grèce est devenue l’antithèse même de tout ce que l’on considère comme rationnel. Les propriétaires sont heureux de garder des locataires qui ne paient pas leur loyer, l’alternative étant des maisons et des magasins vides et dévastés. Les salariés sont heureux de travailler sans être payés, l’alternative étant de devenir pour toujours des chômeurs touchant - au mieux -, deux ou trois cent euros. Et pendant ce temps, la petite centaine d’entrepreneurs qui ont, pendant un siècle, fait main basse à toutes les richesses de ce pays ramassent désormais ce qui leur avait échappé.   Ces parasites de la mamelle - Etat, reviennent à la charge, adossés par des entreprises allemandes, chinoises, françaises ou américaines pour s’emparer des derniers vestiges de ce qui fut l’Etat grec : loterie nationale, entreprises de l’eau, ports, aéroports, banques, transports publics, téléphonie, hôpitaux, qu’il suffit de ramasser du caniveau où la troïka les a jettes.  Ce sont des affaires juteuses, d’autant plus que les salaires ont allégrement été abaissés au dessous de seuil de pauvreté, tel que l’Union Européenne le détermine.  Comme quoi, la troïka  n’a rien affaire des directives de se propre institution. Va donc pour un salaire de moins de six cent euros, des retraites de moins de quatre cent euros, et des prix au supermarché qui n’ont rien à désirer de ceux de la France. Mme Lagarde appelle cela compétitivité : des appels d’offre pour un seul intéressé (comme ce fut le cas pour le loterie et les ports), un Etat  désormais excédentaire puisqu’il ne paie pas ses factures à ses propres services,  des banques renflouées qui en achètent d’autres en faillite, et des syndicats qui se mobilisent pour un salaire minimum de huit cent euros.

La municipalité de Salonique, constatant que magasins et entreprises fermées participent à un moral en berne, vient de décider qu’elle camouflera les vitrines dévastées et les murs en déliquescence par des photos géantes exhibant la splendeur passée de la ville… des années 50.  Quand au gouvernement grec, il vient de faire voter un paquet de lois qui « libèrent le marché » en donnant aux supermarchés français ou allemands le peu qui restait de la qualité de la vie grecque. Désormais ce n’est plus chez le boulanger que les grecs achèteront leur pain mais aux grandes enseignes qui pourront commercialisé du pain frigorifié venant… de Chine. En préambule et de manière dithyrambique ce texte affirme que la Grèce a fait des pas de géant,  accédant enfin à la modernité, au monde merveilleux de la compétitivité et au… bonheur en mettant une fin à tous les archaïsmes qui la talonnent. D’ailleurs, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble est exactement de cet avis, qu’il partage à tout vent montrant désormais la Grèce comme l’exemple lumineux à suivre… L’Etat grec, et toujours selon cette loi, montre en effet l’exemple : il suffit désormais de supprimer un service quelconque de l’Etat pour supprimer les fonctionnaires qui y travaillent.  Il suffit que la Troïka tousse et prenne son temps pour débloquer quelques milliards pour qu’une loi comme celle-ci soit votée en urgence, en vingt quatre heures. Il suffit qu’une banque rechigne pour que ses désirs, adossés par J.P. Morgan  et la vertueuse City Bank, deviennent réalité (et ajoutent des milliards à payer par les contribuables). Mais on est cléments : désormais les grandes fortunes qui doivent au fisc ont plusieurs années pour rembourser. Pour les autres, dès le premier retard, on saisit ce qu’il leur reste, leur maison par exemple.  Dans ce monde merveilleux, la télévision annonce la bonne nouvelle : les retraites, en ce mois de mai et à cause de pâques, seront versées à temps…

PS Entre temps, le Pasok cherche des justificatifs pour une centaine de millions d’euros semés à tout vent, tout comme le collectionneur Claude Guéant en France ou le moraliste (et toutefois joueur en bourse) patron du Bayern de Munich Uli Hoeness... 

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