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Billet de blog 8 juin 2014

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Grèce, le pays de la « bonne voie »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De 2008 à 2013 les banques grecques ont été financées - par l’Etat en faillite -, d’une manière ou d’une autre (cash, garanties, aides) à hauteur de 210 milliards et des poussières. Le résultat ne s’est pas fait attendre : ce mois-ci il n’y a plus 34% de magasins fermés mais, oh miracle, seulement 33, 5 %. Le chômage n’a pas baissé, il augmente. Les saisies pour dettes au fisc, elles, augmentent vertigineusement. Normal. Depuis cinq ans il y a un nouvel impôt, retenue, taxe, « participation solidaire et obligatoire à l’effort national » tous les trois mois.  A peine le contribuable vide ses poches, que l’on en invente un nouveau. Et, imperturbablement, les amuseurs institutionnels, porte-parole gouvernementaux ou journalistes inféodés aux milliardaires contrôlant les médias, vous racontent, jour et nuit les bienfaits du libéralisme et d’un Etat imaginaire effacé et libérateur des énergies entrepreneuriales. La politique de la  « bonne voie » -on croirait entendre radio Tirana des années 1950-, tant l’idéologie, distribuée en kit  préfabriqué du côté de Berlin ou de Bruxelles, offense le réel, le quotidien, le banal du citoyen. Citoyen qui s’est trouvé, du jour au lendemain à devoir payer pour tous ceux qui - depuis toujours -, ne paient pas.  Il y a 57 dispenses fiscales pour le armateurs, et les milliardaires qui possèdent tout - ou presque - dans ce pays doivent au fisc, à la sécurité sociale, au caisses diverses et variées qui fleurissent comme de coquelicots au printemps, des milliards. Mais il n’y a pas que cela : il semblerait qu’en Grèce, si on a les moyens et les connections, c’est à dire quand on est milliardaire, on peut construire des villas, des centres commerciaux hors plan, « acheter » des ports et des aéroports, occuper de terrains qui ne vous appartiennent pas, conduire sans payer les taxes (tandis que plus de 350.000 grecs ont déposé leurs plaques d’immatriculation pour ne plus être taxés), bref, faire des affaires réelles au sein d’un pays imaginaire ou l’Etat de droit existe et fonctionne. C’est - pour revenir au concept -,  le pays de la « bonne voie ». Celle qui vous attend, tous autant que vous êtes… 

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