Si j’ai bien compris, Eurostat propose aux Etats Membres d’inclure dans les calculs de leur PIB les ressources de leurs économies dites informelles. Qu’entend-il par là : la somme des activités hors comptabilité qui concernent les trafics de tout genre (drogues, contrefaçon, armes, cigarettes, etc.) ainsi que les activités illégales comme la prostitution, les marchés parallèles, le racket, le blanchiment, les tripots clandestins, évasion fiscale, etc. En somme (sans jeu de mots) l’UE pense que le secteur informel, un des seuls réellement dynamique, permettrait à tous les pays européens - sans exception -, d’ajouter au moins 1% à leur PIB. Le fait que ces activités soient prohibées, ne semble pas gêner nos gouvernants, qui, en catimini, proposent la formule suivante : non aux drogues, oui à leurs bénéfices.
Cependant, si ce vaste secteur reste dynamique, c’est justement qu’il se situe hors comptabilité, c’est-à-dire qu’il ne paie ni taxes, ni impôts, les remplaçant par les pratiques corruptives, la protection politique et policière et la « bonne volonté - sourde et muette - banquière ». Ils planchent cependant, nos eurocrates, sur les manières d’imposer l’invisible et de taxer l’imperceptible. On leur souhaite bonne chance, tout en constatant que les barrières éthiques et morales se sont déplacées de manière spectaculaire. Eh bouffons, laissez nous faire, nous sommes des citoyens respectables, nous payons des impôts, entendrons nous désormais ici et là dans l’espace européen.
A force de croire que seul l’argent compte, nos comptables eurocrates ont pensé l’impensable. Pire, ils le mettent en pratique, cherchant désespérément les milliards annuels d’argent sale qui comblerait leur trou…noir.