- Le rôle des places offshore n’est pas de cacher l’argent. Ce sont des espaces transitaires, qui permettent des montages de toute sorte, en vue d’un réacheminement des fonds, vers d’autres centres financiers et/ou des investissements qui permettent d’effacer leur origine ou leur propriétaire. Ce sont des places qui offrent une série de produits et montages financiers destinés aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Une place offshore peut être purement financière, mais aussi manufacturière, la condition, comme l’indique sa définition, étant que le produit (quel qu’il soit) ne se soit pas destiné au marché local. Par ailleurs, les places offshore sont très souvent liées à des marchés et des pays précis pour les quels ils jouent l’appendice d’un espace déréglementé fiscalement.
- Les ports francs ce sont eux aussi des espaces offshore dans le sens ou les marchandises qui transitent ne concernent pas le pays hôte. Ce sont des espaces de transbordement mais sur terre. Depuis vingt ans, plusieurs ports francs ont créé des zones manufacturières à l’intérieur de leur propre juridiction, en particulier en ce qui concerne l’emballage et le réaménagement des marchandises, une autre manière de changer l’origine du produit en lui donnant, par le reconditionnement, une nouvelle identité. L’identité juridique du port franc n’est pas nécessairement liée physiquement à la mer, mais plutôt aux services, aux documents officiels qui accompagnent les marchandises, au suivi des transbordements, au stockage et aux facilités de détaxe. Le plus grand port franc étant Genève.
- Les pays à secret bancaire renforcé garantissent un fonctionnement financier discret des places offshore et des ports francs, proposent une série de services financiers dont les comptes anonymes, le montage de sociétés fiduciaires diverses, de fonds destinés au marché obligataire ou « à un seul but », entre autres. Toutes les grandes institutions financières possèdent une multitude de succursales et de sociétés qui leur sont liées.
- Les institutions pratiquant le compensation permettent aux structures précédentes, mais aussi à l’ensemble des activités financières industrielles et commerciales de jouer sur les bilans, sur les flux et sur la connexion entre les structures disparates et pluri - identitaires qui forment désormais la structure de toute société à dimension « globale ».
- Les structures in shore – offshore ce sont des espaces manufacturiers ou de services à l’intérieur d’u pays qui jouissent de statut de place offshore, c’est à dire ou le droit fiscal, du travail, des normes de sécurité etc., ne sont pas celles du pays hôte. C’est le cas de l’Ile Maurice ou des « Maquiladoras » situées au Mexique à la frontière avec les Etats-Unis.
Toutes ces entités sont liées et fonctionnent en symbiose. Elles ont plusieurs objectifs : Rendre opaque et laborieuse le traçabilité des marchandises et des fonds, leur créer constamment des « nouvelles identités juridiques ». Rendre difficile l’identification des propriétaires et/ou diluer leur responsabilité juridique. Proposer une maximalisation des fonds, une minimalisation du coût du travail et du fisc. Faciliter une corruption institutionnelle (sociétés écran, à but « unique » ou « spécial » sans la quelle il est quasi impossible d’investir aussi bien en Asie - Pacifique qu’en Amérique Latine. En tandem avec les « banques informelles » (bureaux de change ethniques) maquiller l’origine, la destination des fonds et de leurs propriétaires en vue de profiter du label « investisseur étranger », endosser des prêts, pratiquer la sous ou sur facturation, utiliser les factures et autres documents (crédit documentaire par exemple) à plusieurs reprises et/ou pour des marchandises autres qu’indiqué (produits illicites, contrefaçon).
C’est ainsi qu’un grand tiers des transactions mondiales se fait hors norme et « loin des rivages » des règles et des lois. C’est aussi de cette façon qu’est globalement financé le marché obligataire de la dette et la « fixation » massive des fonds illicites à ce « produit ».