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Billet de blog 12 octobre 2013

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Pour la défense de nos squares et de nos pissotières

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Pour Manuel Vals, les Roms ne sont pas intégrables, ils sont donc destinés à rentrer chez eux. Sauf que chez eux, on croit qu’ils ne le sont pas. On pense plutôt qu’ils sont ingérables, incommunicables, insupportables, indigestes, et on le leur fait bien comprendre. On pense, ici et là bas, qu’ils sont de nul part. Qu’ils devraient être en mouvement perpétuel, sur les chemins et les routes, de préférence celles des autres.

Pour l’Union Européenne,  les africains, les moyen-orientaux, les iraquiens et autres afghans qui squattent nos squares et occupent nos pissotières et nos immeubles abandonnés, devraient aussi rentrer chez eux. Sauf que chez eux on y est allé, sans  invitation particulière, pour y chasser le dictateur, le fanatique, le féodal, et autres spécimens qui, n’étant pas en voie de disparition, pullulent et saccagent nos intérêts ultramarins. Ces chasses  n’ayant pas donné les résultats escomptés, les fauves se sont ragaillardis, ils ont pris du poil de la bête, et se sont mis eux-mêmes en chasse des populations africaines, moyen orientales, afghanes, iraquiennes, kurdes, et on en passe, les poussant vers les réserves protégées de nos squares et de nos chiottes publiques.  On créa donc des réserves pour eux, bien protégées derrière des fils barbelés, où on leur assure une survie, certes radine, mais  à perpète.  Cependant, tous ces déracinés n’ont pas l’air d’apprécier ce geste, et s’obstinent à les considérer comme de prisons pour personnes innocentes, des camps de concentration dont l’Europe en a fait l’usage pendant longtemps, mais les avait supprimés après les dérapages de l’expérience allemande. Dans sa sagesse, l’Europe éclairée a pensé qu’il faudrait donc délocaliser ces bagnes pour innocents, comme l’avaient fait par le passé les britanniques du côté du désert d’Abyssinie ou sur les hauteurs du Natal.  Cependant, nos chasseurs - que rien n’arrête -, y sont allés pour supprimer un dictateur jouissant jusque-là du label d’espèce protégée, détruisant, comme un éléphant dans une boutique de porcelaine, toutes ces infrastructures sagement installées, laissant le champ libre aux passeurs – gangsters - fanatiques, qui, immédiatement se sont remis au boulot, d’autant plus qu’il est extrêmement lucratif. Car si les immigrés paient au prix fort leur passage, rien ne garanti leur arrivée. Ils se retrouvent donc, eux aussi, au milieu de nulle part, c’est-à-dire en pleine mer, et parfois ils coulent, avec femmes et enfants, mais toujours sans bagages. Alors, en Europe on s’émeut. Car, comme dirait Fernand Renaud, mourir dans le désert et mourir en mer, de surcroit près de nos plages, nos squares et nos pissotières, c’est pas pareil…

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