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Billet de blog 16 novembre 2014

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La chasse aux cons

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le candidat à la présidence de l’Union Modérée Pondérable s’assit derrière une planche en formica posée  sur des tréteaux et invita à ses côtés son fidèle collaborateur.  C’était un rituel, sensé démontrer la simplicité d’accueil, la force d’écoute, la puissance du contact direct,  le tout dans une simplicité et une humilité ostentatoire. Entre temps, la queue silencieuse des supporters se formait. Elle atteignit bientôt trois cent mètres de doléances, de requêtes, d’espoirs et de veuleries. 

- Alors mon cher, de quoi s’agit-il, enchaina l’humble candidat

- Mon président,  mon fils est tétraplégique et voudrait une voiture avec chauffeur

Le candidat, tout en douceur, se tourna vers son secrétaire

- Marque : une voiture pour le monsieur, avec chauffeur

Le suivant, plus idéologue et moins pragmatique se lança dans une diatribe contre la mariage pour tous. Pour couper court, le candidat indiquât à son collaborateur de prendre note :

- Marque : abrogation de la loi sur le mariage pour tous

- Et vous monsieur, enchaîna-t-il pour signifier la fin du discours

- Moi, mon président je trouve qu’il y a trop d’étrangers

Là, on était sur du précuit

- Marque : fermeture des frontières, de l’assistanat, de la tricherie,  des voyages organisés, du tourisme social, le passage au karcher des banlieues.

- Au suivant… et vous mademoiselle ? Vous êtes resplendissante

- Moi, mon président je souhaite la fermeture du poulailler de mon voisin. C’est bruyant et malodorant

- Marque : fermeture du poulailler. Et se tournant vers la jeune dame avec son sourire de jeune premier et désormais vieux beau : indiquez-moi votre adresse, chère mademoiselle, je viendrai vérifier en personne, au revoir mademoiselle et à bientôt

- Et vous ?

- Moi ? Et bien, c’est un peu gênant… Voilà, je me lance… Mon président, j’ai eu un petit accident de moto, on a été obligé de m’amputer d’une de mes testicules…

Le candidat coupa court

- Marque une couille

Le collaborateur eut un petit geste d’étonnement

- Monsieur le président… une couille ?

- Eh oui, quand je serai élu, ce brave monsieur aura une couille...

Il marqua une pause puis offrit à son collaborateur son sourire cajoleur :

- Comme tous les autres

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