Ex mao, ex chiraquien, ex Modem, le voilà désormais candidat FN à Paris. Comme il l’affirme lui même, c’est pour lutter contre la dépression, le spleen umpéïste, pour retrouver la joie de vivre, celle qui, sous le règne des Tibéri, touchait comme une grâce sonante et trébuchante les administrateurs et autres élus de la droite parisienne. Fêtards au sein d’une cité endormie et maussade, ils étaient bien les seuls à profiter des bienfaits d’une ville mise à sac à leur profit. C’est vrai que cette sensation particulière d’être d’un sérail d’élus navigant loin des rivages des règles et des lois est une addiction dont on ne se débarrasse pas à coup de buprénorphine. La preuve, aux antipodes pyrénéens, un autre ex élu, champion des discours d’autonomie critique, toujours féroce sur l’UMP sarkosyste, se déclare heureux d’une alliance avec celle-ci, qui lui permettra de retrouver, pense-t-il, la mairie de Pau. Voilà donc la chasse ouverte, d’autant plus délicieuse que le faisan porte des couleurs adverses. On déroule le tapis rouge pour tout ce qui, marginal, insignifiant, périmé ou déclassé a eu la chance d’être, à un moment ou un autre, un adversaire. A ce sport, aucun des mastodontes de la politique n’y échappe : que l’on soit PS ou UMP, Centriste ou frontiste, on s’élargit, que dis-je on se dilate, cherchant à démontrer que l’on est pas ce que l’on est. On furète désespéramment les ennemis jurés, les aficionados patentés de l’autre camp, et, bien entendu, on finit par les trouver. Même le pauvre Enrico, jadis enfant de tout pays et désormais déclinant s’est ainsi trouvé en place d’honneur au sein de la galaxie de l’hidalgo socialiste. Avoir été devient un atout, les has been sont à la mode.
Sans vouloir offenser qui que se soit, cette quête de la marge, de l’interdit me rappelle les Pays Bas. Chez les bataves, la prostitution est légale. Quelle ne fut la surprise des autorités quand ils se sont aperçus qu’une autre prostitution a fleuri, souterraine mais allègre. Les clients voulaient de l’interdit, du marginal, de l’équivoque et surtout pas du patenté. Aujourd’hui, dans ce pays on est désormais à la recherche des péripatéticiennes à la marge de la marge. Et ça marche. Regardez notre chef suprème : lui aussi, cherche petite amie non officielle…