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Billet de blog 18 novembre 2014

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Trois fois rien

Jusqu’à quel point Sarkozy est impliqué dans le financement de sa campagne par Kadhafi ? Dans les médias, silence radio. Sarkozy pense-t-il vraiment abroger d’une manière ou d’une autre la loi Taubira ? Là, une avalanche de dépêches, d’analyses, d’humeurs, d’éditos, à n’en plus finir.

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Jusqu’à quel point Sarkozy est impliqué dans le financement de sa campagne par Kadhafi ? Dans les médias, silence radio. Sarkozy pense-t-il vraiment abroger d’une manière ou d’une autre la loi Taubira ? Là, une avalanche de dépêches, d’analyses, d’humeurs, d’éditos, à n’en plus finir. Demain, un autre feu d’artifice éclairera le vide abyssal de l’information, tandis que personne ne s’inquiètera plus des faits avérés du rôle joué par Luxembourg dans la fraude fiscale aussi massive que formellement légale des plus grandes entreprises occidentales. Par contre, de nouveau, une flopée d’articles, d’humeurs d’éditos sur les intentions de Mr Junker à harmoniser la lutte contre la fraude fiscale. Les exécutifs européens, en France comme au Portugal, en Belgique comme aux Pays –Bas, s’acharnent pour contrôler la fraude des plus humbles, et la presse suit et commente allégrement. A-t-elle mis en rapport cette fraude avec celle des plus aisés, des compagnies multinationales, pétrolières, de construction, de services ? Non, bien sûr, il s’agit d’un autre sujet, qui passera, comme un éclair au news, si il passe. Pas le temps, Nabila l’accapare. C’est ainsi : un sous-produit « culturel », venu de nulle part et auréolé d’une nullité de sens aussi photogénique que sulfureux, est essentiel. Le sort des travailleurs à la culture, l’évaporation des financements pour la culture ne collent pas avec les produits de sous-culture qui eux-mêmes décorent la pub, et que nous devons consommer, ni aux algorithmes qui indiquent les voies mystérieuses de la demande, ces nouvelles  symplégades, par où doit passer toute œuvre avant d’exister. D’ailleurs au moment ou les fous de dieu égorgent des Européens et des Américains, on va s’occuper de broutilles ? La question étant si, parmi ces fous furieux il y a des européens convertis. Ca c’est un sujet. Comment, pourquoi ils le sont devenus, à nouveau silence radio. Juste des interrogations galvaudées, sur l’exclusion des jeunes, le mal être des cités, l’individualisme conquérant, questions certes pertinentes mais dont leur première fonction est de botter en touche sur la notion même de responsabilité.  Bien sûr, mettre en relation la fraude fiscale, la marchandisation de la politique à travers la dictature des marchés, l’image dégradée que donnent nos dirigeants à tous les niveaux, qu’il soit politique, éthique, moral, ou simplement gestionnaire, et les pépinières du terrorisme et/ou de l’extrême droite serait hors sujet.  Et puis, où placerions nous le feuilleton Nabila ?   Qui ose dire encore que « trois fois rien » ne vend pas ?  

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