En criant depuis Alep

Si j’ai bien compris, on demande à la Grèce moins d’Etat en général et plus d’Etat concernant les flux de refugiés. Soyons clairs : ceux qui adorent les programmes de paupérisation des Etats et s’abandonnent avec délice aux règles du marché sont les mêmes qui se plaignent du manque d’infrastructures et de poigne concernant les réfugiés.  Les mêmes qui créent le chaos aux pays limitrophes de l’Europe, les mêmes qui crient que leur continent est débordé par les damnés de la terre. Les mêmes qui pillent les matières premières de l’Afrique, qui profitent des guerres néocoloniales, les mêmes qui achètent pour une bouchée de pain le patrimoine historique syrien et iraquien, les mêmes qui spéculent avec les hydrocarbures achetés à Daech ou en Libye, les mêmes qui construisent des routes menant nul part en Afghanistan, les mêmes qui parlent d’ordre et de sécurité en propageant l’entropie à chacun de leurs gestes. Nous sommes gouvernés par des petits bureaucrates bornés à la solde des pilleurs professionnels.  Qui nous baladent avec des discours sur l’équilibre des comptes qui ne viendra jamais, des banques solides qui n’existent plus que pour êtres sauvées par les contribuables,  de politique agricole qui prend le chemin des friches industrielles. Ces précieuses ridicules nous parlent de sérieux, de responsabilité, de cohérence et de fiabilité tout en menant l’œcoumène entière au précipice.