Mon ennemi c’est la finance disait-il. Soit. Cependant le président semble avoir horreur des conflits, surtout ceux qui exigent du courage, de l’abnégation, du sang et des larmes comme disait un premier ministre Britannique pendant la guerre. Car combattre la finance exige - avant toute chose - de prévenir ses concitoyens de la gravité, de la difficulté, de la durée, et de l’incertitude quand au résultat d’un tel combat. La toute première escroquerie, car c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est d’inclure un tel combat dans une campagne électorale, comme s’il s’agissait d’un programme, d’une intention parmi d’autres. Car combattre la finance, augmenter le smic, baisser les impôts, choisir de s’opposer aux choix et eux directives de l’UE, c’est, d’emblée, contester une machinerie mise en place depuis cinquante ans par de actions et de décisions politiques concrètes. En outre, dès 2012, profitant de la crise, les Etats membre, à travers le Conseil, vont plus loin, essayant d’imposer ce qui résiste encore comme Etat solidaire, comme anti discours à la norme libérale et ce, tant que le fer est chaud.
Ce qui est en crise, ce n’est pas les Etats, ce n’est ni la Grèce, ni l’Espagne, ni le Portugal, ni l’Italie et encore moins l’Irlande. Ce sont les décisions politiques des Etats de « financiariser » leurs budgets, de se remettre à la « sagesse » d’un marché - de plus en plus incohérent et agissant dans l’immédiateté -, de vivre sur l’emprunt bon marché qu’ils ont eux mêmes créé, qui sont en crise. Il faut être clair : certes le marché influe, corrompt, manipule. Mais ce sont les Etats qui l’ont fait roi, ce sont les Etats qui l’ont sauvé et ce sont les Etats qui le perpétuent. En ce sens, la phrase mon ennemi c’est la finance devrait se dire : mon ennemi c’est moi…