Qui a canonisé pape infaillible l’obscur président d’Eurogroup ? Qui a élu premier ministre de la Grèce la chancelière allemande ? Qui a intronisé roi absolu de l’Europe l’ex premier ministre du duché blanchisseur qui a chapardé les impôts de quasiment tous les pays de l’Union Européenne ? Qui a installé comme président - prestidigitateur de la BCE l’ex cadre d’un colosse bancaire par qui la crise financière mondiale est arrivée ? Au nom de qui parle la présidente du FMI, ex avocate spécialiste l’optimisation fiscale (lisez fraude) et des fusions acquisitions (lisez prédations des plus faibles par les plus riches) ?
Où est passée la démocratie, le libre arbitre, la liberté de la presse, quand une poignée de copains néolibéraux font tout pour les contourner, au nom de leurs propres (et très restreints) intérêts au mépris des peuples qu’ils dirigent ? Qui possède les journaux qui crient au loup dès lors que la plus élémentaire des procédures démocratiques, celle des élections pourrait aboutir à un résultat qui déplait à ces excellences ?
Cette bande de parvenus a transformé l’incohérence en art et la mauvaise foi en sacerdoce. « Il faut payer ses dettes » disent-ils à l’unisson, au moment même où le président prestidigitateur de la BCE imprime allègrement de la monnaie pour racheter les avoirs pourris des banques. « Si vous continuez les réformes (lire appauvrir et abrutir encore plus vos peuples) vous aurez aussi droit à ces billets flambants neufs », ose son président. Vous n’avez pas de sous pour rendre vos dettes ? Baissez les salaires et les retraites et on vous prêtera pour les rembourser. C’est ce que le premier ministre sortant grec appelle avec indécence « une pluie d’argent ». Comme il n’est pas tombé avec la dernière pluie, je suppose que la dette perpétuelle c’est le dernier de ses soucis : plus on doit et plus le chemin de la déchéance (lire des réformes structurelles) se transforme en boulevard. Parlons donc de ces fameuses réformes. Depuis que la troïka supervise la vie politique, administrative, culturelle, sportive, sociale de la Grèce, les milliardaires de ce pays ont-ils payé des impôts ? Ont-ils remboursé leurs dettes à la sécurité sociale et à l’Etat ? Bien sûr que non. L’oligarchie qui contrôle les médias, les armateurs, les « hommes d’affaires » qui se nourrissent des mamelles de cet Etat en nourrissant eux-mêmes ses gestionnaires ont-ils été inquiétés, « restructurés », simplement contrôlés ? Bien sûr que non. Ils sont devenus encore plus puissants, plus incontrôlables, plus audacieux. Les aides et les prêts sensés alléger la dette ont-ils eu un effet ? Bien sur que non. Le pays doit pratiquement le double de ce qu’il devait au début de la « crise ». Par contre, les banques européennes, celles qu’une fois encore vont profiter de la planche à billets de la BCE, se portent à merveille. Elles courent allègrement sur les chemins créateurs de « crise », tandis que le peuple grec paie leurs dettes. N’est-ce pas Madame la présidente du FMI ? Bref, quoi qu’en pensent et disent les peuples européens, ces incapables idolâtres du marché ne prêtent qu’aux riches et aux larbins. Et ils appellent cela « le bon chemin ». N’est-ce pas Monsieur Hollande ?
Mais combien les très riches doivent-ils devenir plus riches avant que vous saisissez que partout en Europe et à travers le monde vous semez la tempête ? Soyez certains, la victoire annoncée de Syriza (malgré vos efforts aussi combinés que désespérés) sera le moindre de vos problèmes…