Que Mme Lagarde et la Troïka cessent enfin d’employer le mot « solidarité », à le salir jusqu’à l’écœurement. Que l’Allemagne et ses laquais européens, dont la France, arrêtent de parler de « solution juste et équilibrée » chaque fois qu’ils mettent un pays et son peuple à genoux. Que la BCE arrête de parler d’accord chaque fois qu’elle pratique un chantage éhonté. Que nos élites politiques cessent de parler de « démocratie » chaque fois qu’elles passent outre l’avis des peuples et de leurs parlements, pris à la gorge, pour imposer leurs solutions, mille fois mises en échec par la réalité et ses cohortes de chômeurs, d’entreprises en faillite, d’usines en friche et de services de l’Etat réduits en peau de chagrin. Le parlement chypriote refuse les ponctions bancaires ? Et bien, mettons les banques en faillite pour ponctionner encore plus fort, pour cela nul besoin d’un quelconque parlement. Selon que vous serez puissant ou misérable, bien entendu. Sans parler des dizaines de milliers de milliards qu’Européens et Américains ont dépensé pour sauver leurs banques. En nous limitant à Chypre, force est de constater que les banques françaises, allemandes, britanniques ou russes, pourront continuer à spéculer à la chypriote et à faire des profits sur le cadavre du système financier proprement « local ». A part le peuple chypriote, les retraités anglais, grecs, russes, néerlandais, etc., qui avaient leurs économies dans les deux plus grandes institutions financières de Chypre, tout le monde dans la finance trouve son compte, à commencer par les oligarques russes, qui, jusqu’à hier, étaient l’excuse de l’intransigeance européenne. L’accord colonial, que dis-je, d’occupant cynique imposé à ce pays n’a pas de précédent. L’économie et la société de Chypre feront un bon en arrière de plusieurs décennies. Le seul exemple qui nous vient à l’esprit c’est la crise de la viande survenue en Uruguay et en Argentine juste après la guerre de Corée et qui a permis aux Etats-Unis d’imposer les dictatures à la place de la démocratie, la pauvreté à la place du développement et dont l’ensemble de l’Amérique latine a mis un demi siècle à s’en sortir. Il n’y a pas de rationalité dans ces mesures imposées à Chypre. Juste la volonté de se venger d’un pays récalcitrant, à en faire un exemple, et à enlever à tout jamais la possibilité à Nicosie d’avoir une politique un peu soit-il autonome. Le message envoyé par l’Allemagne est clair : la spécificité de chaque pays membre de l’Union Européenne est destiné aux poubelles ; qu’il soit social, économique, politique, financier ou culturel. On commence avec les misérables, et on crée la misère partout ailleurs où il y a encore un semblant de prospérité. Avis aux peuples italien, français, espagnol, portugais, s’ils veulent croire encore que des mots comme sécurité sociale, politique industrielle, santé publique ou école pour tous ont encore un sens. Tout ce qui ne génère pas de l’argent (à la manière que le conçoit Mr Schauble et Mme Lagarde), est désormais insignifiant. Et tant pis pour les citoyens européens…
Billet de blog 25 mars 2013
A Chypre, l’Europe est morte
Que Mme Lagarde et la Troïka cessent enfin d’employer le mot « solidarité », à le salir jusqu’à l’écœurement. Que l’Allemagne et ses laquais européens, dont la France, arrêtent de parler de « solution juste et équilibrée » chaque fois qu’ils mettent un pays et son peuple à genoux. Que la BCE arrête de parler d’accord chaque fois qu’elle pratique un chantage éhonté. Que nos élites politiques cessent de parler de « démocratie » chaque fois qu’elles passent outre l’avis des peuples et de leurs parlements, pris à la gorge, pour imposer leurs solutions, mille fois mises en échec par la réalité et ses cohortes de chômeurs, d’entreprises en faillite, d’usines en friche et de services de l’Etat réduits en peau de chagrin.
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