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Billet de blog 25 juillet 2013

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2 : Parodie de la pensée politique

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Si Prométhée a rendu l’âme, et ses cendres dispersées le long des centaines de kilomètres de friche des jadis glorieux conglomérats industriels des républiques soviétiques, son frère Epiméthée est bien vivant et arpente en sifflotant la rue Hermès, se demandant, avec sa naïveté bien connue, pourquoi tant de magasins ont baissé définitivement leurs stores dans cette rue commerciale d’Athènes.  Il  symbolise au mieux notre époque mais surtout  nos élites dirigeantes. L’insouciance et le manque d’anticipation ayant définitivement remplacé la démesure, cette maladie de la techné qui a si profondément marqué le XXe siècles et ses horreurs.  Désormais, nos banquiers soixante-huitards jouissent de l’instant et de leurs milliards, lançant de temps en temps, comme les précieuses ridicules, leur oups, on s’est trompé, signe annonciateur d’une nouvelle ponction chez les citoyens contribuables par le biais de nos dirigeants - et ce, quelle que soit leur couleur politique -. Car ces derniers, loin de tout esprit volontariste et ne croyant plus à rien, ne font que gérer l’instant, quitte à béatement ouvrir, chaque jour un peu plus, la boite de Pandore.  Jadis on gouvernait selon des convictions (plus ou moins) partagées par une portion de l’électorat un moment (plus ou moins) majoritaire. Aujourd’hui on mène une politique apolitique, dite (c’est le mot à la mode) « sérieuse » et qui consiste à tout faire pour continuer à emprunter aux moindres frais (fait-on semblant de croire). En conséquence, on ne gouverne plus, on gère. Ils nous gèrent donc,  comme des parents prisonniers de produits psychotropes (en substance argent et pouvoir) tout en espérant qu’interdire, sanctionner et circonscrire des enfants turbulents (les citoyens en occurrence) leur laissera pleinement le temps de voguer dans le nirvana de leurs illusions de toute puissance. Ils titubent, essayant désespérément d’apparaître sérieux et irréprochables, pris inlassablement la main dans le sac ou dans l’erreur.   Oups, je me suis trompée dit-elle en souriant Mme Lagarde en 2011 et on la nomme illico à la présidence du FMI. Oups, on s’est trompés murmurent les Goldman et Sachs. Et on imprime chaque mois aux Etats-Unis autant de papier dollars que durant l’ensemble de la période du plan Marshall. Oups, on s’est trompés  déclare Monsieur Mario Draghi, et les millions de chômeurs grecs espagnols ou portugais semblent soulagés. A tort. Car il faut continuer dans l’erreur, sinon s’en est fini de notre sérieux et des taux bas pour emprunter.  Mais à quoi ca sert d’emprunter, puisque, malgré les chômeurs, les boutiques qui ferment, les exportations qui s’effondrent, les écoles et les hôpitaux qui disparaissent  la dette augmente ? Rétorque EUROSTAT. Ca sert, répond Mario fort de son expérience à Goldman Sachs, à pouvoir encore et toujours emprunter malgré l’augmentation de la dette, preuve incontestable de notre sérieux. Et puis, si ça foire on pourra toujours dire, une fois n’est pas coutume, oups, on s’est trompé…

A suivre : 3. Le dédale des techniques. 

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