On peu certes débattre sur l’union européenne, ou la monnaie unique. Mais combien de fois leurs partisans vont bafouer la démocratie, combien de fois vont-ils ignorer les résultats des referendums, combien de fois vont-ils destituer des gouvernements élus et les remplacer par des larbins de leur choix, combien de fois vont-ils répéter que la démocratie n’est acceptable que si elle est à leur convenance, en créant des barrages au champ des possibles ? Combien de pronunciamientos déguisés, de coups d’Etat institutionnels au nom de l’idéal européen faudra-t-il supporter avant qu’ils ne comprennent (et que nous comprenons aussi), que ce qu’ils défendent n’a plus rien à voir avec cet idéal, et qu’au contraire, ils nous ramènent vers un monde inégalitaire, élitiste, technocratique et inique, celui-là même qui génère toutes le formes de totalitarisme ? N’y a-t-il rien d’étonnant au fait que le président de la république italienne n’a rien trouvé à redire à la nomination au poste de ministre de l’intérieur d’un individu qui préconise de refouler à la va vite un demi million d’individus ? Mais qu’il refuse de nommer en économie un euro critique ? Hier encore le président de la république française « désirait collaborer pleinement avec le gouvernement » constitué par la ligue et le 5étoiles mais trouve aujourd’hui « courageux » que son homologue italien ait perpétré un coup d’état institutionnel qui remplace la légitimité par une légalité douteuse. C’est ça l’Europe ? C’est ça le courage ? C’est ça la cohérence ? Ce même président qui accuse de populisme, de paresse, de nostalgie, de réaction ses concitoyens et nous bassine avec son Europe bouclier contre la guerre a-il jamais entendu parler de « la victoire inutile », slogan qui fit le lit du fascisme italien au lendemain de la première guerre mondiale ? Oublie-t-il que la ligue lombarde résistât à Charlemagne - référence majeure de la technostructure européenne -, et que ce dernier massacra bien plus de lombards que les « barbares » de l’époque, les Vikings ? Que la Vénétie (où la ligue actuelle a fait ses meilleurs scores) fut la région ayant le plus souffert de l’occupation austro-hongroise ? Et si l’histoire transalpine lui échappe, oublie-t-il que l’intolérance des vainqueurs durant le traité de Versailles, combiné à la crise financière de 1929 firent le lit du nazisme ?
Les peuples se défendent comme ils peuvent et choisissent de manière autonome les symboles qui les cimentent. La fuite en avant de la technostructure européenne, la défense maniaque de ses privilèges et de ses certitudes érigés en dogme, son autisme militant vis-à-vis des revendications citoyennes, ne font que les renforcer. N’allez pas chercher midi à quatorze heures. Vous êtes les créateurs de ces impasses, qui finiront pas vous engloutir.