Avant l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le Rassemblement national (ex-Front national), financé par des prêts russes obtenus en 2014, a promu des narratifs pro-Kremlins en France pendant des années. De la reconnaissance de l'annexion de la Crimée à la participation des faux observateurs aux élections et aux référendums russes illégaux sur les territoires ukrainiens annexés, les représentants de l'extrême droite française ont bien épaulé le régime de Poutine dans ses actions agressives et impérialistes.
Ces missions d’observation en Russie, en Crimée et dans le Donbass ukrainiens, condamnées par la communauté internationale, sont le plus souvent « à l’invitation des Russes et payées par les Russes », comme l’avait reconnu l’eurodéputé d'extrême droite Thierry Mariani qui s'était rendu en Crimée annexée lui aussi.
Dans son rapport, en 2022, la commission d’enquête du Parlement français sur les ingérences étrangères (russes) avait estimé que ces voyages étaient « une des manières privilégiées par le Rassemblement national d’afficher son soutien au régime de Vladimir Poutine », et que le pouvoir russe « a pu vouloir utiliser la légitimité de députés européens pour valider le discours et les actes du Kremlin », a écrit Mediapart.
Mediapart a listé les candidats RN qui ont participé au processus électoral du régime de Poutine. Je présente une brève liste ci-dessous, mais d'abord, je souhaite revenir sur les missions 'd'observateurs' aux référendums fictifs russes sur les territoires ukrainiens pendant l'invasion russe et la guerre à grande échelle en 2022.
Observateurs français aux ‘référendums’ russes en Ukraine qui visaient à légitimer l’invasion, l’occupation et la guerre
En effet, la Russie avait déployé une mission “des observateurs internationaux” en Ukraine en 2022 pour passer ses référendums fictifs sur l'annexion des régions ukrainiennes pour un vote libre. Parmi eux figuraient des militants français d'extrême droite.
La Russie a mis en scène une farce de processus démocratique dans les territoires ukrainiens envahis et occupés pour justifier l'annexion des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson (toutefois occupées partiellement) par Moscou.
La présence de prétendus observateurs internationaux a été utilisée par le régime russe comme preuve que les "votes" étaient libres et légaux sur les territoires ukrainiens occupés pendant l'invasion. Ce narratif sur la légitimation des votes russes a été diffusé par les alliés d'extrême-droite du Kremlin en Europe, ainsi que par les médias de propagande russes.
Ces "observateurs" sont un élément clé pour la Russie pour essayer de créer un masque de légitimité sur l'invasion et l'occupation des régions ukrainiennes au niveau international, malgré le fait que le référendum ait été condamné par les pays démocratiques et considéré comme un vote fictif.
Plusieurs membres de la droite radicale française et des adeptes des théories du complot se sont rendus du côté russe pour agir en tant qu'"observateurs internationaux" aux référendums d'annexion organisés par Moscou dans les régions ukrainiennes de l’est et du sud du pays. Parmi ces personnes figurent Xavier Moreau, André Chanclu, Yvan Benedetti et autres militants radicaux. Il y a quelques jours, une liste non exhaustive a été révélée par Libération.
La Russie n'est pas en mesure d'impliquer des observateurs reconnus et des personnalités politiques significatives, même du parti d'extrême droite, donc pratiquement tous ceux qui ont été parachutés aux faux référendums étaient des militants marginaux d'extrême droite.
Yvan Benedetti
Après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, Yvan Benedetti a soutenu Moscou et a parlé de la "responsabilité de l'OTAN". En septembre, il a participé au référendum fictif dans la région de Kherson en tant qu'"observateur international".
Yvan Benedetti est un militant français d'extrême-droite. Il est l'ancien président de L'Œuvre française. Benedetti est le porte-parole du Parti nationaliste français depuis 2015. Auparavant, le leader notoire du Front national, Jean-Marie Le Pen, a permis à certains militants de L'Œuvre, dont Benedetti, d'intégrer le FN en 2007. En 2011, Benedetti a dirigé la campagne électorale de Bruno Gollnisch pour la présidence du FN.
Benedetti a cependant été exclu du parti d'extrême droite en 2011 pour des opinions trop extrêmes même pour les extrêmes. Il s'est défini comme un "antisioniste, antisémite, antijuif" dans une interview. Benedetti a décidé de créer "Jeunesses nationalistes en 2011 comme mouvement de jeunesse et branche militante de L'Œuvre Française, pour attirer les militants déçus par la direction du FN.
L'Œuvre française a été dissoute en 2013 par un décret officiel du ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls. Cette interdiction est intervenue dans un contexte de violence dans la rue de la part de groupes radicaux d'extrême droite et a fait suite à la mort d'un militant d'extrême gauche dans une bagarre impliquant une autre association nationaliste.
Le ministre de l'Intérieur a justifié cette dissolution en dénonçant L'Œuvre comme un groupe "organisé comme une milice privée dans des camps d'entraînement de type paramilitaire". Il a ajouté que l'association avait "propagé une idéologie xénophobe et antisémite, diffusé des thèses racistes et négationnistes, exalté la collaboration [avec les nazis] et le régime de Vichy".
En 2018, Benedetti a participé aux manifestations des Gilets jaunes, où il a eu une altercation avec une équipe de journalistes. Il a également eu plusieurs problèmes avec le système judiciaire français.
En juin 2019, Yvan Benedetti est condamné à 8 mois de prison avec sursis pour avoir "recréé une ligue dissoute", L'Œuvre ayant continué à fonctionner pendant plusieurs mois après la dissolution.
En juin 2021, Benedetti a été condamné pour avoir publié sur son site Internet une vidéo intitulée "Les Juifs, l'inceste et l'hystérie". Dans cette vidéo, la communauté juive était stigmatisée par des accusations antisémites.
En septembre 2022, Benedetti a été condamné à une amende de 10 000 euros pour négation de crime contre l'humanité pour son article réduisant le nombre de morts de la Shoah.
Emmanuel Marc André Leroy
Emmanuel Marc André Leroy a été repéré comme "observateur" lors du faux référendum dans la région de Zaporijia, partiellement occupée par les Russes.
Leroy est un ancien conseiller de la politicienne française d'extrême droite Marine Le Pen. Il a des liens anciens avec d'autres groupes d'extrême droite et de suprémacistes blancs. Il est intervenu en 2007 à Moscou lors d'une conférence intitulée White Forum, animée par l'ancien chef du Ku Klux Klan, David Duke.
Ses liens avec les territoires ukrainiens occupés par la Russie dans le Donbas remontent à 2015, puis à 2018. Il a déclaré aux médias de propagande russes qu'il s'était rendu six fois dans la région du Donbas comme président de l'organisation Urgence Enfants du Donbass.
Leroy s'est déclaré : "expert et représentant de la France" dans les référendums fictifs russes de septembre 2022 en Ukraine. Il a affirmé que le vote dans la zone de guerre respectait toutes les normes du droit international.
André Chanclu
Un autre, a été aperçu dans une vidéo aux côtés des autorités pro-russes dans la région ukrainienne occupée de Kherson, “observant” le faux référendum sur l'annexion de la région par la Russie. Il a été présenté par Moscou comme un "observateur international" du vote frauduleux organisé dans les territoires ukrainiens occupés par les russes.
Comme tous les autres, André Chanclu est tout sauf un observateur international indépendant. Le Français est un ancien membre du mouvement d'extrême-droite Groupe Union Défense. Cette organisation, connue pour ses actions ultra-nationalistes violentes, était particulièrement active dans les années 1970. Il a également fait partie du groupe néofasciste Ordre nouveau à la fin des années 1960, au sujet duquel il a coécrit le livre “Ordre nouveau raconté par ses militants”, publié en 2019. Un mouvement qui a donné naissance, à sa dissolution, au Front national d'extrême droite en 1972.
André Chanclu n'a jamais caché sa sympathie pour le président russe Vladimir Poutine. Pendant de nombreuses années, il a été un défenseur actif de la politique étrangère de Moscou. Chanclu est président du "Collectif France-Russie" et cofondateur du Comité France-Donbass.
Chanclu est également le président de l'association Novopol, qui organisait des rassemblements pro-russes et apportait son soutien aux groupes pro-russes dans le Donbas. Il a coopéré avec l'idéologue du néo-fascisme impérial russe Alexandre Douguine (ang.: Dugin). Le jour de la guerre totale de la Russie contre l'Ukraine, Chanclu a publié sur Facebook que c'était "un grand jour pour notre communauté" et que "notre soutien est total."
Pierre-Emmanuel Thomann
Pierre-Emmanuel Thomann est un chercheur basé à l'Institut français de géopolitique à Paris. Il est l'un des fondateurs d'une organisation internationale basée à Bruxelles, EUROCONTINENT. Il enseigne également la géopolitique à l'Université Lyon III Jean Moulin, à Lyon.
Pierre-Emmanuel Thomann a participé au référendum fictif de Lougansk en tant qu'"observateur international". Venant des milieux scientifiques, il semble étrange sur cette liste.
Thomann a été présenté comme un "expert" sur la chaîne de propagande d'État russe "Russia Today", bannie par l'UE pour avoir diffusé la désinformation russe. Il a activement diffusé des propos anti-ukrainiens et pro-Kremlin en France.
Dans ses travaux, lorsqu'il commente l'élargissement de l'UE, il parle de la nécessité de "compter les intérêts de la Russie", et préfère ne rien dire des intérêts de l'Ukraine et de l'agression militaire russe.
Arnaud Develay
Un avocat français, Arnaud Develay, inconnu du grand public, a participé aux référendums fictifs et a loué la "très bonne organisation du vote" au site d'information russe 360TV.
Develay a été présenté par les médias de propagande russes comme un observateur de la France dans les bureaux de vote de la région de Moscou. Arnaud Develay s'est présenté aux médias russes comme un avocat à Paris et à Washington.
L'avocat s'est prononcé en faveur des régimes dictatoriaux. En 2020, présenté sur un média syrien pro-Assad, il dénonçait le vol de pétrole dans le nord de la Syrie par les Américains (fake news) et envisageait de porter plainte auprès de la Cour pénale internationale.
Arnaud Develay a participé à un forum à Chisinau en 2019 avec son rapport "L'État de droit à l'ère de l'effondrement impérial". Il a fait allégeance à la vision du monde de Poutine et a cité la déclaration de Vladimir Poutine selon laquelle "La fin de l'Union soviétique est l'événement le plus tragique du XXe siècle."
Arnaud Develay est également l'auteur d'articles sur le site russe multilingue Geopolitika.ru qui diffuse la vision russe de la politique internationale, souvent synonyme de propagande russe.
Xavier Moreau
Xavier Moreau est un français, résidant à Moscou et dirigeant une société de sécurité russe. Il réside à Moscou depuis 2000 et écrit des articles qui vantent la Russie tout en critiquant les États-Unis et l'Ukraine.
Toute la famille d'un ancien parachutiste français qui s'est marié à Moscou a la double nationalité française / russe. La holding Sokol, propriété de Xavier Moreau, est basée à Moscou et emploie d'anciens soldats d'élite de l'armée française ainsi que des forces de sécurité russes.
Xavier Moreau a participé en tant qu'"observateur" aux référendums fictifs organisés dans les régions de Donetsk et de Lougansk occupées par la Russie. La machine de propagande russe présente Moreau comme "un analyste et un expert politique français".
Le discours de haine contre l'Ukraine a été publié par Xavier Moreau dans deux livres. Les deux livres "Ukraine. Pourquoi la France s'est trompée" et "La Nouvelle Grande Russie : De l'effondrement de l'URSS au retour de Vladimir Poutine", écrits par lui (2012 et 2015) soutiennent pleinement les discours de la propagande russe. Xavier Moreau a également fait des déclarations ukrainophobes lors de ses passages à la télévision de propagande russe.
Xavier Moreau a fondé StratPol, qui se présente comme 'Centre d'analyse politique et stratégique' mais qui est en fait une plateforme de propagande russe en français. Le site www.stratpol.com diffuse de la propagande du Kremlin sur le traitement injuste de la Russie par l'Occident après la guerre froide, sur l'échec supposé de l'Ukraine en tant qu'État indépendant et sur une prétendue 'victoire russe' en Ukraine. Tout est semblable à ce que l'on peut voir sur les sites de propagande russes.
La chaîne YouTube de StratPol a été clôturée par YouTube. La fermeture de la chaîne résulte de la violation persistante des règlements de la plateforme. De nouvelles vidéos présentant de la propagande et des fake news russes ont été postées sur la chaîne, ce qui a conduit à la sanction. "Censure", commente M. Moreau, la décision de YouTube de bloquer une chaîne diffusant de la propagande russe.
Moreau a reçu une invitation à l'une des émissions de télévision du propagandiste russe Vladimir Soloviev, un proche de Poutine, ce qui en dit long sur son degré de loyauté envers le Kremlin. Le Français se contente de véhiculer lors de son intervention tous les récits de propagande de Moscou. À la télévision d'État russe, il a déclaré que les atrocités commises par les soldats russes et le massacre de civils ukrainiens à Boutcha, qui ont choqué le monde entier, n'étaient qu'une "provocation."
Le livre de Moreau "Ukraine : Pourquoi la France a eu tort" est un ouvrage flagrant de désinformation destiné à influencer le public français. Un bref examen révèle que ce livre est une version très grossière de la propagande russe destinée à tromper les lecteurs français. Toute personne connaissant l'Europe de l'Est peut y trouver de nombreux mensonges évidents et des déclarations mal interprétées.
Pour défendre les omissions intentionnelles, la propagande et la désinformation ainsi que la déformation des faits, l'auteur revendique le droit de donner une perspective alternative. Cependant, étonnamment, à chaque fois, ce point de vue alternatif mêlé de faussetés coïncide avec la propagande du Kremlin.
Moreau a été sévèrement critiqué pour avoir participé à l'ouverture du "consulat" de la "République populaire de Donetsk" à Marseille. Il s'est également fait prendre en photo avec une bannière de la "RPD" à Paris lors d'un rassemblement des "gilets jaunes" de 2018 qui a déclenché des violences.
Le ministre français de l'Intérieur à cette période, Christophe Castaner, a déclaré que les groupes les plus radicaux parmi les manifestants sont des activistes liés au parti d'extrême droite de Marine Le Pen, peu après les émeutes à Paris. La ressource de Bloomberg a signalé une activité inhabituelle de bots russes encourageant les rassemblements sur les médias sociaux. Les autorités françaises ont lancé une enquête sur une éventuelle ingérence russe dans les manifestations des Gilets jaunes dans le pays.
Moreau avec Emmanuel Leroy (ancien membre du parti d'extrême droite et conseiller de Marine Le Pen) se sont rendus dans le Donbas occupé en 2016. Alors qu'ils assistaient à des réunions des autorités d'occupation des "républiques pro-russes", leur groupe a tenté de présenter leur voyage comme une mission humanitaire.

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Marine Le Pen prend ses distances avec Poutine
Le parti d'extrême droite RN (ancien Front national) s'est retrouvé embarrassé lorsque les troupes de Poutine envahissaient l'Ukraine indépendante. Pendant des années, le parti RN (FN) adoptait une position pro-Poutine et justifiait l'annexion de la Crimée. En 2014, Marine Le Pen s'est même tournée vers une banque russe pour financer ses campagnes électorales. Marine Le Pen a obtenu des rendez-vous avec Poutine à Moscou et a vanté sa politique dans ses discours.
Dans une interview avec Euronews en 2014, Marine Le Pen justifiait l'annexion de la Crimée, soutenait la propagande russe sur les narratifs 'des nazis en Ukraine' et soutenait la politique de Poutine. Fin janvier 2022, Marine Le Pen considérait encore que son "point de vue sur l'Ukraine coïncide avec celui de la Russie". Elle a alors refusé de signer une déclaration commune avec ses partenaires européens d'extrême droite, la jugeant trop sévère envers Poutine.
Mais, puisque la Russie a violé les frontières d'un État souverain et la loi internationale, mené une guerre cruelle et totale au milieu de l'Europe, et frappé des cibles civiles, il fallait faire marche arrière. Marine Le Pen n'a plus osé, depuis le début de la guerre totale russe, soutenir ouvertement Poutine. Toutefois, les élus RN n'ont pas soutenu les votes au Parlement visant à aider l'Ukraine avec des armes dans sa lutte contre l'invasion russe.
Les élus RN qui ont fait des missions d’observation électorale pour le régime de Poutine
Revenant à l'article de Mediapart, en juillet 2020, dans la soixantaine d’« expert·es » internationaux amené·es en Russie pour soutenir le référendum organisé par Moscou, figuraient dix eurodéputés·es RN. Voici la liste :
- Hélène Laporte, vice-présidente du RN, qui se présente aux législatives dans le Lot-et-Garonne;
- Virginie Joron, eurodéputée, candidate dans le Bas-Rhin;
- Julie Lechanteux, députée, candidate dans le Var, et le porte-parole du RN;
- Jean-Lin Lacapelle, membre de RN, candidat dans le Loiret;
- Andréa Kotarac, porte-parole du RN, candidat dans l’Ain;
- Bruno Bilde, député, candidat dans le Pas-de-Calais;
- Dominique Bilde, eurodéputée, candidate en Meurthe-et-Moselle;
- Frédéric Boccaletti, député, candidat dans le Var;
- Ludovic Pajot, ancien député, candidat suppléant dans le Pas-de-Calais;
- Joëlle Mélin, eurodéputée, candidate dans les Bouches-du-Rhône;
- Joëlle Mélin, eurodéputée, candidate dans les Bouches-du-Rhône
- Rémy Berthonneau, candidat en Gironde, fut le porte-parole des Français libres, collectif qui rassemblait des "Français attachés à la relation franco-russe".
Pour revenir à la liste des 'observateurs' aux référendums d'annexion russes, je mentionnerai quelques autres noms.
Léo Nicolian
Léo Nicolian est un ancien journaliste évoluant dans la sphère conspirationniste pro-Kremlin. Nicolian diffuse activement des propos pro-Kremlin en France. Il a participé au faux "référendum" dans les territoires occupés de l'est de l'Ukraine en tant qu'"observateur international".
Nicolian se présente comme un "journaliste militant patriote" et prétend être un "combattant du complot". En mai 2022, il a publié sur sa chaîne YouTube un extrait d'une émission diffusée sur une chaîne de télévision russe dans laquelle il était invité. Dans cette vidéo, il affirme que "la France est devenue une dictature cachée de fait". Il ajoute que si Vladimir Poutine aime son peuple, la presse française a titré sur Emmanuel Macron (il présente à la caméra la couverture d'un exemplaire imprimé de France Soir) : "l'homme qui n'aimait pas la France".
À la télévision russe, Nicolian s'est prononcé en faveur du mouvement des Gilets jaunes. Bien sûr, ses propos peuvent choquer de nombreux Français, mais Nicolian est rentré en France sans être arrêté, alors qu'un journaliste russe qui aurait osé critiquer Poutine de la même manière aurait probablement fini au Goulag.
Alain Corvez
Alain Corvez est intervenu sur "RT France" et "Le Média", c'est un ancien colonel des Forces armées françaises. Corvez diffuse activement la propagande pro-Kremlin en France. Il a participé au faux référendum dans la ville occupée de Melitopol en tant qu'"observateur international".
Il a montré un soutien de longue date à la politique de Poutine. Après l'annexion de la Crimée par la Russie, il a écrit que "la Crimée a toujours fait partie de la Russie et a rejoint la mère patrie", justifiant ainsi l'annexion illégale.
L'Ukraine a demandé une enquête sur les "observateurs" des référendums fictifs russes
Le commissaire aux droits de l'homme du Parlement ukrainien, Dmytro Lubinets, a publié la liste des "observateurs internationaux" qui ont "observé" le référendum fictif sous la menace d'une arme dans les territoires occupés par la Russie.
Le commissaire aux droits de l'homme estime qu'il est essentiel de connaître les noms de ceux qui aident l'État agresseur, "légitimant ainsi un autre mensonge de la Russie."
"Pour la plupart, ces 'observateurs du référendum' sont des marionnettes du Kremlin. Nous pouvons constater que, par rapport à 2014, il est de plus en plus difficile pour la Russie de trouver ceux qui sembleraient respectables et seraient prêts à coopérer avec un État agressif et terroriste", - Lubinets a écrit.
Mascarade comme tentative de légitimation de référendums fictifs
En 2022, le gouvernement français a qualifié le référendum fictif organisé par la Russie de "parodie" de vote et de "provocation supplémentaire" de la part du Kremlin. Catherine Colonna, ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, a déclaré que les référendums en Ukraine sont "une mascarade" que "nous ne reconnaîtrons pas".
Les politiciens d'extrême droite française servent d'outil dans les tentatives de la Russie de créer l'apparence de légitimité aux faux référendums qui violent le droit international et visent l'annexion de territoires ukrainiens. La position de ces "observateurs" contredit celle du gouvernement français, qui qualifie le vote de "mascarade", et la position du gouvernement ukrainien sur "la tentative de l'État terroriste de légitimer un mensonge".
Ils commentent favorablement le vote, oubliant la violation du droit international et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Ils ne mentionnent pas la mort de dizaines de milliers de personnes, dont des centaines d'enfants, dans la guerre russe qui continue. Aucun mot, que la guerre de la Russie contre l'Ukraine a entraîné la destruction de villes, des massacres de civils, des viols, des crimes de guerre présumés, et l'occupation illégale de territoires.
Le régime de Poutine essaye de déguiser ces 'votes mascarades’ en un ‘vote libre’. Comment les acteurs de cette mascarade illégitime peuvent-ils se présenter aux élections démocratiques pour devenir des élus dans un État démocratique ?