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Billet de blog 19 avril 2015

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Boues rouges: un rapport Ifremer non public

Le rapport se trouve dans les documents remis à 27 communes pour l’enquête publique qui a été retirée. Il est ainsi devenu accessible à de nombreux intervenants désireux de le rendre publique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le rapport se trouve dans les documents remis à 27 communes pour l’enquête publique qui a été retirée. Il est ainsi devenu accessible à de nombreux intervenants désireux de le rendre publique.

 IFREMER, a été saisi le 10/10/2014 par le Ministère de l’écologie sur la demande de poursuite de rejet d’effluents industriels liquides en Méditerranée.

Cette expertise porte le n° PDG/2015-014 elle est datée du 23/01/2015 et comporte 12 feuillets dont deux pages pour des graphiques et une de bibliographie.

Elle n’a pas été rendue publique. Pourquoi ? Cela aurait permis à tous de s’y référer.

Nous vous proposons les points entrant dans notre problématique, un rapport qui est généraliste faute d’avoir mis en place un réseau de surveillance des rejets dès 1966.

« Objet :

« Expertise Ifremer sur la « Contamination significative historique en milieu marin en Méditerranée, en particulier par des métaux toxiques tels que le mercure et l’arsenic, dont une partie peut être liée au rejet de boues rouges en mer. »

Le plan proposé comprend trois points :

  1. Le mercure : Identification des sources d’apports – Les niveaux de contamination dans les différents compartiments marins (colonne d’eau, sédiments, biote) et sa bioaccumulation au niveau de la chaîne trophique.

  2. L’arsenic : le point est plus succinct, du fait de la toxicité moindre dans le milieu marin de ce métal, et de l’absence d’une surveillance réglementaire.

  3. Recommandations.

Ce rapport fait partie intégrante de l’enquête publique qui contenait 3 expertises avant son retrait, ce qui permet de rester inconnu du grand public.

La publication des conclusions 48 heures (sur le site)  a mis dans l’obligation le BRGM et de l’ANSES  de donner un libre accès, IFREMER refusant toute consultation publique avant l’ouverture de l’enquête soit le 20/04/2015.

 Sauf que 27 communes possédaient le dossier complet depuis le 23/03/2015.

Ce que l’on peut lire.  (L’avis des opposants qualifiés, gens de mer, a été sollicité).

  LE MERCURE. ( 6 pages + 1 graph.)

Caractéristiques :

  1. Un élément chimique toxique reconnu par les Nations Unies.

  2. Grande persistance dans l’environnement sur de longue distance.

  3. Capacité à se bio accumuler dans les écosystèmes.

  4. Un des éléments les plus dangereux pour la santé humaine.

  5. Provoque des atteintes au système nerveux affectant principalement les fœtus et les enfants en bas âges.

  6. Un hépato, neuro-immunotoxique.

  7. Particularités et différences géologiques, biologiques et anthropiques.

  8. Le bassin méditerranéen un environnement sensible depuis l’observation il y a 30 ans, de fortes teneurs de ce métal ont été observées chez les poissons et les mammifères marins.

  9. Volatilité, transport en grandes quantités par l’atmosphère.

  10. Toxicité liée aux composés méthylés (mono et diméthyl mercure) qui se forment sous certaines conditions environnementales.

Une caractéristique en milieu marin est sa bioaccumulation dans les réseaux trophiques. Un phénomène à l’origine des teneurs beaucoup plus élevées (10 fois 7) dans certains organismes marins.

Le mercure élémentaire (Hg 0), le mercure  (Hg 2+) et les formes organiques du mercure sont celles qui sont préoccupantes pour le milieu marin et la salubrité des produits de la mer, et pertinentes pour cette étude.

Au niveau sanitaire le mercure est un contaminant pris en compte dans la réglementation européenne visant la protection et la santé des consommateurs.

Au niveau environnemental, le mercure est l’un des quatre métaux prioritaires retenus au titre de la surveillance chimique de la Directive Cadre européenne sur l’eau. Une norme de qualité et définie dans le biote (mercure et composés 20µ/kg de poids humide).

La définition, concentration d’un polluant ou d’un groupe de polluants dans l’eau, les sédiments ou le biote qui ne doit pas être dépassée, afin de protéger la santé humaine et l’environnement.

Les sources :

Des commentaires comparatifs sur les apports de mercure en Méditerranée, via l’atmosphère, l’océan atlantique etc.

Malgré une diminution des concentrations en mercure des boues rouges rejetées ces dernières années, ce rejet industriel représente le second apport de mercure particulaire au Golfe de Lion (le Rhône en représentant plus de 80 %).

Les niveaux de contamination :

Les eaux méditerranéennes semblent contaminées par le mercure par la même amplitude que le reste des océans.

Les eaux côtières du Golfe de Lion ne présentent pas des concentrations en mercure total dissous significativement plus élevées que celle du large ou les teneurs en matière en suspension sont faibles.

Les sédiments actuels du Golfe de Lion sont systématiquement contaminés par le mercure avec des enrichissements de l’ordrede 4 par apport à la référence pré-industrielle.

Cet apport peut dépasser le facteur 100 dans certaines zones portuaires, telles que celle de Marseille, Nice et tout particulièrement la rade de Toulon ou la         contamination est, dans l’état actuel des connaissances, la plus élevée du littoral français.

Le canyon de Cassidaigne qui reçoit les effluents industriels solides depuis

1966 présente des concentrations de mercure total (HgT) dans les dépôts ferrugineux « boues rouges » qui varient de 0,06 à 0,24 mg/kg, soit 2 à 8 fois la valeur de référence géologique.

L’examen d’une carotte sédimentaire indique que soit le changement de minerai ou du procédé industriel a permis une diminution des concentrations dans les particules rejetées.

En raison des tonnages déversés, il s’agit du second apport en mercure particulaire.

Les données du ROCCH, aucun point de suivi à proximité du rejet.

Les données de surveillance du RINBIO ne mettent pas en évidence de contamination particulière sur les deux points près du canyon par rapport au niveau moyen de contamination rencontré sur la façade maritime.

Suit une dissertation sur la bioaccumulation et bio amplifié dans les réseaux trophiques marins.

Le niveau de contamination du poisson est plus élevé :

 1,6 fois (merlu) dans le golfe du lion que le golfe de Gascogne.

Chez la sole le réseau trophique est inféodé aux sédiments, les teneurs en mercure total sont plus élevées dans le secteur de Marseille qu’ailleurs dans le golfe.

Les requins, raies, thons et dauphins présentent des concentrations en mercure pouvant atteindre des niveaux élevés variant de 70 à 95 % (projet ADIOS)

Conclusion, (L’essentiel est un exposé sur la situation en général) :

Les carottes sédimentaires sont bruitées, leur interprétation complexe.

Sur la base des données disponibles, le rejet de l’effluent en milieu marin participe à l’apport de mercure au milieu.

Selon toute vraisemblance, le mercure rejeté est inorganique. Si cela est exact, il n’apparait pas à ce stade comme directement impliqué dans le processus de contamination de la chaine trophique.

C’est le mercure organique (méthylé) qui est bio accumule dans la chaine trophique.

Toutefois, les effluents participent indirectement à la contamination de la chaine trophique en proportion de leurs apports de mercure inorganique dans la zone de rejet, puisque ce mercure est le PRECURSEUR du mercure organique.

Reste à souligner que peu de données de mesure de contaminants sont disponibles sur la zone de rejet d’Altéo, aussi nous recommandons l’acquisition de connaissances ou données complémentaires.

                                                 L’ARSENIC. (2 pages + 1 graph.)

Présentation générale de ce metalloïde.

  1. Présent naturellement dans le corps humain, cheveux et ongles.

  2. Dans le milieu marin les concentrations de 100 à 1000 fois supérieures à celles du cadmium ou du mercure.

  3. Il est assimilé par le phytoplancton et toute la chaîne trophique.

Les espèces marines accumulent l’arsenic jusqu’à des niveaux très importants, parfois supérieurs à 100 mg/kg.

Mais fort heureusement, les formes organiques de l’arsenic qui prédominent dans ces organismes ne présentent pas de toxicité pour l’homme en fin de cycle alimentaire. Sa toxicité dépend surtout de la forme chimique sous laquelle celui-ci se présente.

En milieu marin, la toxicité pour l’homme n’est pas démontrée, seules les formes inorganiques de l’arsenic sont toxiques, or ces formes sont peu abondantes dans les algues, mollusques, crustacés, poissons.

L’arsenobétaïne, qui constitue près de 99 % de l’arsenic présent chez les poissons, n’est pas toxique.

L’introduction de l’arsenic dans le métabolisme des micros algues se traduit alors par des effets toxiques à des concentrations relativement faibles.

  1. Les effets indirects liés aux modifications spécifiques du phytoplancton ne peuvent être négligés.

  2. Le taux de survie et la capacité de reproduction du zooplancton s’en trouvent affectés.

La toxicité de l’arsenic, liée à sa forme chimique, entraîne des effets sur la production primaire.

 Une valeur guide environnementale est en cours de validation au niveau de l’Ineris et devrait paraître en 2015.

Niveau de contamination en Méditerranée :

Exposé comparaison général avec océan.

L’arsenic n’étant pas considéré comme une substance particulièrement toxique, celle-ci ne fait pas l’objet de surveillance au niveau national (ROCCH).

Des données de RINBIO, les points suivis à proximité du rejet de l’effluent d’Altéo dans le canyon de Cassidaigne se situent dans cette moyenne.

Conclusion :

L’Ifremer ne dispose que de très peu de données sur l’arsenic dans le milieu marin, et n’a pas de programme de recherche sur cette thématique.

Cela est vraisemblablement imputable au fait que cette substance n’est pas identifiée comme problématique par les experts bio géochimie des contaminants métalliques, d’éco toxicologie et de la surveillance environnementale et sanitaire.

                                       RECOMMANDATIONS. (1/2 page).

Sur la base de données disponible, le rejet d’effluents en milieu marin participe à l’apport au milieu de contaminants, mais n’apparait pas à ce stade comme majeur dans le processus de contamination de la chaine trophique concernant le mercure.

Afin de pouvoir disposer d’éléments plus précis sur ce qui est rejeté, et sur ce qui sera rejeté, dans le canyon de Cassidaigne, les recommandations portent :

  1. Sur la réalisation d’un suivi sur le mercure, non seulement total mais également si possible méthylé, au niveau tant des sédiments que des moules (cagging) permettant ainsi de préciser les niveaux de contamination et de suivre l’évolution dans le temps.

  2. Sur la réalisation d’un suivi plus large que les seuls mercure et arsenic. D’autres métaux, composés des résidus de bauxite (chrome, titane, etc.) et susceptibles de poser  problème, mériteraient un tel suivi.

  3. Sur la mise en place d’un programme de suivi (surveillance chimique et biologique) de la zone concernée par l’impact du rejet, cela permettrait de pouvoir disposer de données d’exposition nécessaires à une analyse de risque chimique

  4. Sur les interrogations à se poser sur le devenir à moyen et long terme des dépôts existants et de leur environnement marin immédiat suite à l’arrêt du rejet de matières solides :

  1. Conditions de remobilisation des contaminants piégés (hydrodynamique, diagenèse précoce).

  2. Recolonisation des substrats durs et meubles par les organismes biologiques

Cette action devrait permettre de faire la part, sur la situation à venir, de la nouvelle forme de rejet par rapport à la situation existante.

Sur la mise en place d’un contrôle continu au niveau du rejet (sonde pour l’acquisition de différents paramètres). »

Fin du rapport, suit 1 page des documents de référence utilisés.

NOS COMMENTAIRES.

          Il apparait clairement que l’IFREMER n’a pas de connaissances précises, il n’y a pas d’études de la zone de rejet  pour les résidus solides qui devraient se terminer le 31/12/2015 après 52 ans, c'est-à-dire :

          30 millions de tonnes dont 9 300 000 t de fer – 2 200 000 t d’aluminium – 1 900 000 t. de titane – 61 300 t de chrome – 2 600 t de zinc – 1 700 t de plomb – 900 t de cuivre – 700 t de nickel – 20 600 kg arsenic – mercure et vanadium.

Superficie 2 500 km2 sur une langue de 20 km.

          LES AUTORITES NE SAVENT PAS CE N’EST PAS ASSEZ IMPORTANT ?

Aucun suivi, ce n’est pas une découverte pour les opposants mais un aveu.

Pas un mot sur l’action, la composition des effluents liquides à partir du 01/01/2016 et pour 30 ans.        

          Le rapport qui a mis les opposants en émoi est celui de CREOCEAN, filiale d’Ifremer, en février 1993 pour des études réalisées en 1991 et 1992.

Poussières en suspension, action spermo et embryotoxique sur les oursins y compris à forte dilution.

          L’analyse du rapport de CREOCEAN a été réalisée par M. Y Lancelot le 25/01/1996, nous le publierons ainsi que les commentaires des gens de mer, des scientifiques opposants aux rejets, la présente expertise sera comme ANSES auscultée.

Le tocsin a sonné à maintes reprises mais en vain.

Les deux expertises, ANSES et IFREMER apporte un démenti cinglant aux tenants des déchets dits « inerte » un langage de laboratoire.

Il faut être savant pour ne pas s’apercevoir que le milieu marin est atteint.

Les oursins ont disparus, qui de La Ciotat et de Cassis n’a pas participé à leur ramassage dans sa jeunesse ?

Notre Ministre de l’Ecologie aura-t-elle la volonté de poursuivre des études afin que la vérité scientifique soit connue avant toutes décisions ?

IFREMER demande des moyens, seront ‘ils accordés ?

Pourquoi ne pas les avoir demandés publiquement depuis longtemps ?

Notre vigilance est en éveil. On ne croit pas sur paroles mais par des actes concrets.

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