Une enquête publique estivale ou l’on demande de consulter sous quelques jours, 17 classeurs, 8000 pages, le travail de nombreux bureaux d’études, une présentation soignée qui cache une saisine limitée.
Aucun document numérisé disponible, des photocopies éventuelles mais payantes, les services des mairies ne sont pas forcément à disposition.
Malgré tout, j’ai déposé en mon nom personnel et au titre du Collectif du Littoral, un dossier de remarques détaillées de 60 pages par thèmes et 51 pages d’annexes permettant une meilleur compréhension.
Lorsqu’on parle du minerai de bauxite de Gardanne, le volume des documents est exponentiel, en l’espèce rien de sert d’affirmer, il faut prouver, trop de commentaires « café du commerce » ajoute à la confusion.
Altéo avait déposé 50 exemplaires d’une luxueuse plaquette de 12 pages à sa gloire dans les mairies pour une mise à disposition simultanée au public.
Dans certaine mairie, de grands présentoirs ajoutaient à la caravane publicitaire, Altéo ne reculant devant rien ce qui est contraire à la déontologie d’une enquête publique.
Le président de la Commission d’Enquête, M. JP Ferrara, a fait acte d’autorité en exigeant l’enlèvement de ces deux supports des locaux ce qui était demandé dans mon courrier de présentation ainsi que l’organisation d’une réunion publique à La Ciotat ou Cassis.
L’enquête ne concerne pas la situation auprès de l’usine, de la décharge de Mangegarri, les envolements de poussières, les eaux souterraines, les séquelles à long terme en mer ( 30 millions de tonnes de rejet) elle est restrictive à souhait et ne porte que sur l’effluent liquide futur.
Aussi bien le BRGM/ANSES/IFREMER, constate que les taux de contaminants décrits par Altéo, proviennent d’échantillons reconstitués en laboratoires dont la fiabilité est contestable.
S’agissant d’une modélisation, ils ne s’opposent pas mais proposent de contrôler après autorisation de rejets !!! La position d’une science asservie.
Les taux d’abattement, à partir d’échantillonnages définis par le seul Altéo sont décrits comme arbitraire, avantageux, irréaliste par ANSES.
Un bilan complet avantages/inconvénients est rendu impossible et pour l’essentiel hors sujet de l’enquête.
Néanmoins les commentaires concernant le contexte général de l’usine qui est la cause des pollutions permet d’aborder la question des « meilleurs solutions possibles » ce qui est l’objet de la saisine de la tierce expertise BRGM contenue dans l’enquête.
Le lagunage, la solution connue.
Le ministre de l’écologie M. Barnier, 1993,
Le BRGM tierce expertise jointe à l’enquête.
Dans les deux cas, les industriels ont refusé non pas sur la technique de mise en œuvre mais économiquement insupportable, on n’allait pas renoncer à ses avantages pour défendre le volet pollution et santé humaine !!!
La transformation de l’usine des occasions manquées en 1960 et 1974.
Importer de l’alumine au lieu du minerai, concerne 120 emplois et permettrait de conserver la fabrication de produits finis sur place.
Suppression totale des boues rouges, l’obsession à conserver l’extraction de l’alumine à partir du minerai à Gardanne, éloignement des mines, à contre-courant du marché, des conséquences lourdes de survie de l’usine.
Comment financer cette transformation ? Les énormes aides publiques consenties n’ont aucune contrepartie ?
Rappelons que la dette écologique de ces messieurs, industriels et état, expliqué et précisé par deux sources dont un ministre est estimé à 565 millions d’euros, les deux décharges gratuites, en mer et à terre.
Pour ne pas avoir exigé un paiement lors de la délivrance des autorisations passées nos autorités ont été totalement défaillantes et ce depuis 50 ans.
Le commissaire enquêteur remettra ses conclusions personnelles en toute indépendance avec son avis auparavant il aura transmis les remarques des citoyens aux demandeurs pour réponses.
Le Préfet avant de signer, consultera le CODERST, pour un avis consultatif, une chambre d’enregistrements de 25 membres aux ordres.
A l’issue, l’avis du Préfet pourra être déféré au Tribunal Administratif ce qui n’est pas suspensif, la durée demandée de 30 ans est déraisonnable, elle devrait être limitée à la durée de vie du FCPR propriété d’Altéo.
Des consultations auprès de juristes pour aller plus loin sont conseillées.