Du 4 au 8 novembre 2010 s’est tenue à Paris, dans le cadre du Salon de la photo, la première rétrospective française du photographe Willy Rizzo, une star des photojournalistes qui photographie les stars.
« J’ai rencontré Willy à Milan lors d’un dîner organisé par ... Playboy Magazine ! Depuis, nous sommes devenus d’excellents amis » déclarait en septembre 2002 l’acteur Jack Nicholson « J’aime dans les photos de Willy une certaine touche française, notamment dans la direction artistique. Je le considère comme un immense photographe et j’admire non seulement son oeuvre mais aussi sa carrière. »
Une carrière de star
Né en 1928 à Naples dans une famille de magistrats, Willy Rizzo débute très tôt la pratique de la photographie. A douze ans, il fait ses premiers portraits de camarades de classe. Mais c’est à Paris qu’il va devenir professionnel pour l’hebdomadaire « Point de vue ». Après guerre il rejoint l’équipe du « France Dimanche » de Max Corre qui n’a rien à voir avec le titre d’aujourd’hui.
A Paris, il photographie des vedettes et des starlettes pour « Ciné Mondial », « Images du Monde »… Il « couvre » le Procès de Nuremberg et réalise quelques grands reportages. Dès 1947, il part pour les Etats-Unis pour photographier le monde des libérateurs de l’Europe pour l’agence Blackstar. Grand séducteur, il s’intéresse de très près aux femmes, à la mode et s’installe à Los Angeles où Max Corre et Hervé Mille, qui lancent « Paris Match » sous la direction de Jean Prouvost, lui proposent un contrat. C’est le début d’une collaboration qui dure encore aujourd’hui.
Pour « Paris Match », il photographie toutes les stars, de Marylin Monroe – dont il fait un portrait quinze jours avant sa mort – à Maria Callas. Son reportage sur « La Callas » inspirera Hergé pour « Les bijoux de la Castafiore » où l’on voit le photographe Walter Rizzoto du journal « Paris Flash » !
Impossible de citer toutes les actrices et tous les acteurs qui ont défilé devant son objectif. Personnellement, de toutes ses photographies, celle qui me parait devoir rester pour l’Histoire, est cet étonnant scoop : la première photographie – non officielle mais autorisée - de Pie XII.
En 1959, il est directeur artistique de « Marie-Claire », collabore avec les plus grands magazines de mode dont « Vogue ». Il fait du charme pour « Playboy »… Il photographie et remplit les pages des magazines avec des portraits qui ont tous « un petit quelque chose », la patte de Rizzo.
Après un séjour romain de quelques années, il revient à Paris qu’il ne quittera plus. Installé avec sa femme Dominique avec laquelle il a trois enfants, il ne cesse de travailler dans son studio. Dans le catalogue de l’exposition – bien fait et pas cher - on peut voir une image de Marie-Ange Casta, réalisée dans son studio en juillet dernier.
Willy Rizzo à 82 ans, ne parle pas de prendre sa retraite.
Michel Puech
Paris lundi 8 octobre 2010
A ne pas manquer
- Willy Rizzo: portrait par Daniel Filipacchi in "La lettre de la photographie" (6/12/2010)
Pour prolonger
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