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Billet de blog 6 juillet 2022

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MEA CULPA, je plaide coupable

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

        En 1957 des dancings préfabriqués s’installaient en bordure des villages. L’orchestre : un accordéon, un saxophone, une batterie. C’était l’après-guerre, les gens avaient besoin de s’amuser.

         Tous les samedis son allait au bal.

         Les filles étaient assises autour de la piste de danse. Les garçons invitaient telle ou telle fille en faisant le tour de cette même piste. « Le cavalier choisissait sa cavalière ».  

         La jeune fille pouvait ou non accepter l’invitation et elle ne s’en privait pas.  C’était ainsi et tout le monde s’en accommodait.

         J’ai eu mes premiers émois en dansant. La jeune fille s’en est rendu compte mais n’a rien dit. Elle s’est juste serrée un peu plus contre moi. Je pense que nous avons apprécié l’un et l’autre ce moment particulier.

         Et oui, à cette époque on dansait près l’un de l’autre, les mains sur la taille, qui ne descendaient que peu souvent plus bas, voir effleuraient furtivement une poitrine. On appelait cela le FLIRT et il était toléré et accepté par les filles et les garçons en usaient avec cependant une certaine retenue sous peine de se faire vertement rabrouer. On ne parlait pas de harcèlement, encore moins sexuel.

         Je dois dire, qu’à cette époque et dans ces circonstances (la campagne était à deux pas), je n’ai jamais entendu parler de viol.

          1968, Libération de la femme, dans une ambiance festive. Les femmes abandonnent le soutien-gorge en toute tranquillité, Les jeunes gens et jeunes filles flirtent sans distinction : Faites l’amour et pas la guerre ce slogan était sur toutes les lèvres.

         Voila que depuis quelques années on voit apparaitre LA MANIF POUR TOUS (expression absurde reprise par tous les médias), alors que ce sont des manifestations réactionnaires et intégristes : des manifs CONTRE LE MARIAGE POUR TOUS ou anti IVG.

          De nos jours, on en arrive à ce que le moindre geste, la moindre parole, le moindre regard considérés comme déplacés, déclenchent un tollé chez certaines femmes et, par suite dans les médias si cela peut faire le buzz. Faut-il, bien sûr, que la personne incriminée occupe un poste important sinon çà n’intéresse pas les moyens de diffusion et donc personne n’en parle.

  • Une ministre, Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue de profession est accusée de viol. Les faits se seraient déroulés en 2016. Les personnes qui portent plainte en 2022 ne sont pas des ados. Elles ont attendu 6 ans pour réagir. J’ajoute que : « Lorsqu’on va chez le gynéco ce n’est pas pour se faire osculter les amygdales ». Quel viol peut-il y avoir eu ?

     *  Un homme politique, Eric coquerel, est élu président de la commission des finances. Immédiatement il est accusé de harcèlement sexuel. Les faits remontent à …2014 sur SOPHIE TISSIER 43 ans donc 35 ans à l’époque des faits. (Je donne son nom car il apparait dans tous les journaux et télévisions).

« Il n’arrêtait pas de me faire danser, il me prenait par la taille ». Pauvre chérie, il te prenait par la taille pour danser … Qu’aurait-il dû faire ? mettre ses mains dans les poches ou sur les épaules du voisin ? Il n’arrêtait pas de te faire danser … et toi tu n’arrêtais pas d’accepter ?

Elle considère cependant en 2014 que « ce n’est pas une agression et si elle n’a pas souhaité saisir la cellule LFI à postériori c’est que ce n’était pas suffisamment grave ».

           Cet évènement devient  subitement très graves le 5 juillet 2022 et s’apparente ce jour là, dans le journal La Montagne, a UNE AGRESSION SEXUELLE. Avec beaucoup de sanglots dans la voix, elle regrette des conséquences terribles sur sa vie et son parcours de militante depuis les agissements de E.Coquerel. Elle en rajoute une couche en parlant sur BFMTV de gestes déplacés et de mains baladeuses. Elle continue comme si cela ne suffisait pas en évoquant « un regard salace et gluant, une drague lourdingue, un comportement outrancier, offensant, harcelant ».

         Si avec çà, le sieur Coquerel président de la commission des finances ne se retrouve pas en prison, il n’y a plus de justice, car fi des déclarations de 2014, une autre personne, Rokhaya Diallo ayant un strapontin dans une télé de grande écoute et voulant le garder, en rajoute avec des … témoignages anonymes, des on dit, bref …du vent. Tout en disant qu’elle n’a rien contre E.Coquerel mais quand même … QU’IL FAUT LE FLINGUER.

          Je reviens à ma propre expérience évoquée plus haut et je me dis : j’ai été vraiment odieux d’avoir serré une jeune fille dans mes bras l’espace d’un slow ou d’un tango. Je me rends compte maintenant, après les témoignages de ces dames qui m’ont ouvert les yeux que … c’était du harcèlement qui plus est …sexuel.

                                               Monsieur le Président
                                               Si vous me poursuivez
                                               Prévenez vos gendarmes
                                               Que je n'aurai pas d'armes
                                               Et qu'ils pourront tirer

                                                                                                                              Michel Trésallet

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