Avec ce procès-show des massacres du Bataclan, la corporation discréditée des magistrats s’offre à nos grands frais une pub théâtrale. Tous ceux qui veulent nous faire y voir autre chose peinent à la tâche.
Car que peut-on raisonnablement en attendre d’autre que la redite de ce que l’enquête a déjà établi? C’est-à-dire peu de chose. Des aveux ? Allons donc ! Et quand bien même à quoi bon ? Des regrets ! Des demandes de pardon ? Ah, c’est bien le genre des kamikazes !La catharsis ? Elle a bon dos. Le contre sens est grossier. Sans jury populaire !! Grossière exploitation corporatiste de la douleur des victimes.
Car pour les sanglots, les pleurs et les tremblements, pas besoin de Mesdames et Messieurs les Juges.
La magistrature compte sur ce numéro de marionnettes pour nous faire oublier son bilan. Ça ne vous dit rien: Outreau, le petit Gregory, Deshays, Devreux, Agret, Mauvillain, Daalouche, Dils, Sécher, la Section spéciale, Bruay en Artois etc. etc. On ne compte plus les échecs calamiteux, les retournements de veste, les détentions provisoires interminables, les sottises pontifiantes. En 1941, il ne s’est trouvé qu’un seul magistrat pour se comporter en vrai juge. Plus tard un seul aussi à payer de son suicide pour le petit noyé de la Vologne.
Ces robins décorés ne représentent qu’eux-mêmes. Ils le savent et s’ils montent ainsi sur les tréteaux, c’est pour se relancer dans leur quête du pouvoir. Rien d’innocent, en effet, dans cette exhibition. Car clercs surtout pour ajouter aux malheurs du monde, les magistrats français n’enprétendent pas moins aujourd’hui exercer un « pouvoir » judiciaire »! Toute honte bue, … contre les textes votés par le peuple,à la faveur de minables astuces de jurisprudence « constitutionnelle » (révision de 2008). Et en rupture avec la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'homme , qui interdit même aux membres du Parquet de se réclamer ne serait-ce que de « l'autorité judiciaire ». Quitte à convoquer pour la forme quelques hommes politiques-avec trompettes et caméras populistes.
Etats généraux de la Justice ? : Monsieur le garde des sceaux, il faut créer un délit d’outrage à justiciable. A quand des élus du peuple au Conseil supérieur de la Magistrature ?
A la mémoire de ce juge volontaire qui, en 1941, envoya à la mort des otages innocents en vertu d’une loi rétroactive. Et qui en 1945, en fut impitoyablement châtié par ses collègues des travaux forcés et d’une libération immédiate.