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Billet de blog 13 juin 2016

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Le mouvement du monde

Derrière le supposé épuisement de Nuit Debout et du mouvement social, on perçoit la montée d'une conscience critique et d'un espace oppositionnel polymorphe où commencent à converger de nouvelles formes de démocratie citoyenne, les revendications des salariés, la vigilance et la créativité écologique et la solidarité avec les réfugiés. La manifestation du 14 juin devrait en être un point d'orgue.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Arrêt sur images. Qu’est ce qui se dessine au carrefour de toutes les informations, témoignages, actions, expérimentations qui s’échangent actuellement sur internet, Face Book en particulier ? Quelque chose est manifestement en train d’émerger contre ce que l’on nous a présenté comme une évolution irréversible de la mondialisation, vers plus de libéralisme, de concurrence et de guerres. Les jeunes générations, mais aussi toutes les strates de ceux qui luttent depuis des années contre les injustices, ainsi que ceux qui émergent à une conscience critique face aux violences politiques, sociales et institutionnelles qui ne font que croître. La mondialisation contribue aujourd’hui à faire converger les composantes d’un espace commun de démocratie et de progrès social ; encore par bribes, pièces dispersées d’histoires, d’engagements, de mouvements solidaires, de résistances aux oppressions de toutes sortes, de créations multiples qui nous redonnent le goût du plaisir d’être ensemble, de partager des mêmes valeurs, l’envie de se retrouver autour des musiques du monde, de la poésie, du théâtre…
Nuit Debout a été l’emblème de ce besoin d’espace commun et le déclencheur du renouveau d’un désir et d’un pouvoir d’agir. Les mouvements sociaux qui ont suivi, quelles que soient leurs revendications spécifiques, ont été dynamisés, inspirés, par ce même espoir d’un autre monde possible, où on ne se résignerait plus à l’amenuisement des droits (loi travail), aux replis catégoriels et individuels : où on retrouverait le goût du commun et de la démocratie citoyenne. N’en déplaise à ceux qui n’ont comme seule inquiétude la préservation de la légitimité d’un gouvernement qui a perdu la confiance de tous en reniant les engagements et les valeurs de la gauche, le peuple revient sur la scène publique. Nous devrions le sentir le 14 juin prochain. Restent des difficultés pour que cela se traduise sur le terrain politique ; trop de chapelles, d’intérêts personnels, de dissensions ridicules qui continuent à brouiller le dessin de l’espace commun. Les mouvements en cours peuvent pousser à la clarification et à l’unification ! Il y a urgence, car il y en a qui attendent sournoisement que tout se soit défait pour ramasser le pouvoir avec des desseins tournés vers le refus des autres, le retour à l’ordre par la violence totalitaire. Mais plus rien à attendre du Parti au pouvoir qui reste sourd à ces changements, à ces aspirations

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