Dans une tente délabrée qui ne protège ni du froid ni de la chaleur, Abeer vit parmi les douleurs du corps et les brisures de l’âme.
Une tente qui ne lui donne aucune intimité, aucune chaleur, aucune sécurité... lui rappelle seulement à chaque instant qu’elle est une réfugiée dans son pays natal, luttant avec la vie pour rester en vie.
Sur le sol, elle dort, sans lit pour soulager la douleur de sa colonne vertébrale tordue, ni couverture pour la protéger du givre nocturne qui ravage son corps émacié.
Le froid de l’hiver n’est pas son seul ennemi... la faim , la maladie lui rendent visite sans rendez-vous et la douleur l’habite depuis longtemps.
Ses vêtements, usés depuis deux ans, ne la protègent plus du tout, et son corps fond par manque de nourriture et anémie.
Pas de médicaments, pas de vitamines, pas de toniques... juste une âme qui s’accroche à la vie malgré tout.
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Son scooter électrique d'handicapé –qui était son âme et son seul moyen de mouvement – a été détruit et est enterré sous les décombres de sa maison rasée.
Aujourd’hui, Abeer s’assoit sans chaise, sans toilettes privées, sans sanitaire pour préserver sa dignité... mais malgré cela, elle lève la tête et essaie de sourire.
Plus le vent souffle dans sa tente, plus elle s’accroche à la vie.
Elle n’a jamais abandonné, même si son père était martyr et l’avait laissée seule face au monde.
Mais elle est toujours là... défiant le froid, défiant l’impuissance, défiant la douleur,
"Ils peuvent tout prendre... mais ils ne prendront pas ma volonté de rester."
Abeer n’est pas seulement une histoire de déplacement,
C’est un symbole de défi et de patience face à l’oppression
et un cri humain du cœur de la conscience du monde :
"Sauve ce qui reste de l’être humain dans ces décombres."