Gaza saigne sous le siège et le déplacement : la tragédie du déplacement forcé est la double souffrance des personnes handicapées.
Gaza - Alors que l’armée israélienne commençait à menacer explicitement les habitants du nord de la bande de Gaza pour les obliger à fuir vers le sud, des milliers de familles palestiniennes sont entrées dans une spirale de peur, de confusion et d’égarement. Les questions continuent d’arriver : Où allons-nous ? Où vivrons-nous ? Où trouverons-nous les sommes démesurées nécessaires pour le transport, les tentes et l’abri ?
Le voyage qui a été imposé de force aux civils n’est pas seulement un déplacement géographique, mais plutôt une traversée dans une dure réalité humaine qui dépasse les limites de la possibilité. La location d’un moyen de transport coûte environ 2 400 $, alors que le prix d’une tente dépasse 1 200 $, si tant est qu’il y en ait. Quant à la terre sur laquelle les déplacés résident, chaque propriétaire terrien a un prix qu’il impose comme il le souhaite, ce qui a empêché de nombreuses familles de fuir, piégées entre les griffes de la mort et du siège, avec le risque de finir en martyrs sous les décombres.
Cependant, beaucoup ont été déplacés à pied, parmi les sables brûlants du désert, sous un soleil de plomb, sans eau ni nourriture, et parmi eux se trouvaient des femmes, des personnes âgées et des personnes handicapées. Même ceux qui sont arrivés dans le sud se sont retrouvés confrontés à une nouvelle tragédie : des tentes délabrées qui ne protégeaient pas de la chaleur du soleil ou du froid de la nuit, la rareté des ressources, les prix exorbitants et l’absence de sources de revenus et de moyens de subsistance.
Les personnes handicapées restent le maillon faible dans ce paysage catastrophique. Les fauteuils roulants s’enfoncent dans le sable, les camps n’ont pas d’installations sanitaires adéquates et il n’y a pas d’aides ni de services de santé et de soins médicaux disponibles. Ils éprouvent une double souffrance, pris au piège entre l’immobilité et la dureté de la réalité.
Face à ce tableau sombre, Gaza semble mourir lentement. Les âmes sont perdues chaque jour, les corps brûlent sous le soleil, les cris étouffent dans la foule de la tragédie, tandis que le silence international continue, et l’hémorragie humaine se perpétue sans qu’on en voit la fin
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