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Billet de blog 13 février 2009

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Localiser, Surveiller ?

Les réseaux sociaux sont des plateformes de partage. Sur un site comme Flickr, les photos sont souvent géotaguées: elles sont ainsi facilement liées à un lieu précis, ce qui permet de les associer à d’autres photos selon des critères géographiques.

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Les réseaux sociaux sont des plateformes de partage. Sur un site comme Flickr, les photos sont souvent géotaguées: elles sont ainsi facilement liées à un lieu précis, ce qui permet de les associer à d’autres photos selon des critères géographiques.

Plusieurs services existent déjà permettant aux internautes d’utiliser les services de géolocalisation: Twinkle, par exemple, permet aux usagers de Twitter suivre des Tweets qui sont dans leur proximité. Plazes, un service récemment acheté par Nokia, associe géolocalisation à toute une gamme de supports: téléphonie mobile, blogs, microformtas. L’annonce récente du service de géolocalisation de Google, baptisé Latitude, vient ainsi s’insérer dans la continuité de ces offres.

Pour utiliser Latitude, il suffit d’un compte Google et d’un portable. Une fois l’utilisateur active le service, il peut choisir avec qui partager sa position, selon quelles modalités et sous quelles conditions la masquer. Google vient d’annoncer aussi le même service pour Gmail: l’utilisateur a maintenant le choix d’afficher sa position en l’associatint à sa signature.

Si Latitude n’est pas innovateur, il est important en partie grâce à son intégration avec les autres services offerts par Google, comme le Carnet d’adresses (et probablement son Calendrier). D’une part, il banalise la géolocalisation en l’intégrant à la messagerie, mais il la généralise aussi en permettant un passage transparent entre plusieurs types de réseaux: du GPS, au WiFi et au Cellulaire. Il représente ainsi une nouvelle étape de la convergence entre internet et le mobile et qui promet, s’il s’avère populaire, de modifier le paysage du social numérique.

Il présente aussi de grands risques. En premier lieu, Google aura accès à de nouvelles données concernant les déplacements de millions de personnes. Ces données, affichées ou non, sont précieuses pour Google, lui permettant de moduler et de raffiner ses offres publicitaires. Cet visibilité quasi-permanent invite ainsi à la prudence et à la réflexion. Elle fragilise davantage l’anonymat. Elle offre potentiellement de nouvelles opportunités à la censure, au contrôle et à l’exploitation des données privées.

Il est vrai que les utilisateurs peuvent choisir leur mode de présence sur ce réseau de géolocalisation. On peut même afficher de fausses localisations. Mais l’essentiel est ailleurs: une fois activé, le système continue à tracer tout usager inscrit. Qui aura accès à ces données archivées et qui sera en contrôle de leurs usages? Le passé récent nous a montré que les géants du numériques ne résistent pas assez aux pressions des autorités politiques. Il nous faut rester vigilant pour que géolocaliser ne devienne pas une nouvelle manière de surveiller.

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