Milouze LAZUAG

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Billet de blog 4 mai 2017

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Débat du 3 Mai : oublions la dignité

Sentiment personnel sur le débat de l'entre-deux-tours d'hier soir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous connaissions avant l'heure quelle serait l'issue du «débat » d'hier soir entre M. Macron, candidat de la finance irrationnelle et de l'oligarchie européiste, et Mme Le Pen, candidate de la défiance irrationnelle et de l'oligarchie nationaliste. Les dés étaient truqués. Hier, nous avons pu voir dans sa splendeur la viduité sidérante d'un antagonisme réchauffé.

Le débat aurait voulu des arguments, Marine Le Pen n'avait que des insultes et des intox, car telle est la façon de ce parti; l'irrationnel, le faux, l'embrouillamini argumentaire est son terreau. Mais ne vous laissez pas duper. Celui qui prenait en face d'elle la posture de l'économiste averti, de l'homme modéré et paisible, du réaliste, n'était là que pour agiter le faire-valoir d'un libéralisme carnassier. Nous avons été mis en face d'un choix haïssable, plaçant comme seule alternative la haine, ou sa matrice.

Illustration 1
Prise d'image avant le début du débat © TF1-France 2

Voulez-vous de l'écologie ? De la question sociale ? Passez votre chemin. Vous auriez eu ce débat si M. Mélenchon avait pu porter haut la bannière de l'insoumission : nous aurions vu, alors, que non seulement les Marcheur n'ont pas le monopole de la rationalité et du réalisme, mais qu'à ce jeu-là,  ils sont aisément détrônés par une critique construite, argumentée, éclairée d'une longue culture politique. Vous auriez eu ce genre de débat, si, cinq semaines durant, M. Mélenchon n'avait pas été pilonné par la caste médiatique que j'ai déjà dénoncé; si, cinq, dix, quinze ans durant, nous n'avions pas été abreuvés de unes agitant la «menace islamiste», le péril identitaire, la peur excitée, matrice des folies du genre humain. Ces «Unes» étaient bien duites à faire chauffer les tirages et les tiroir-caisse: ne croyez pas qu'il ait été question d'autre chose, à part pour quelques idéologues de la haine…

Les plus dépourvus d'entre nous ont été pris au jeu, car ils manquaient des outils intellectuels pour contrer cette propagande : ils ont voté pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Miséricorde à eux ! Ils subiront les premiers, car ce sont toujours les mêmes, les coups de surin néolibéraux de notre prochain président. Miséricorde à eux, et malheur aux instigateurs de notre dilemme, car ce sont toujours les mêmes.

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