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Billet de blog 26 oct. 2018

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10 ans de Ze Inspector Cluzo, combien de décennies avant effondrement ?

"We the people of the soil" ainsi s’intitule l'album du duo Ze Inspector Clouzo paru au printemps, avec lequel les rock farmers ont fêté leur dix ans, suivi d'une tournée française achevée samedi dernier. "Une autre fin du monde est possible" c'est le titre du dernier ouvrage du "collapsologue" Pablo Servigne, qui traite donc de l’effondrement de notre civilisation. Aucun lien ? Juste un faisceau.

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10 ans que le guitariste chanteur Laurent Lacrouts et le batteur Mathieu Jourdain font vivre leur Inspector Cluzo à coups de gros riffs, de balades blues, et de funk-rock à secouer synchro culs, chemises et têtes, sur les scènes du monde entier. Voilà le côté pile (électrique), côté face c’est la ferme Lou Casse, acheté et remise en activité par les deux comparses, sur laquelle ils élèvent à l’ancienne 200 oies par ans, qui deviendront foies gras, confits, riettes… Vegans et antispécistes passeront leur chemin. Le docu Rockfarmers de Yan Sourigues donne un aperçu – quelque peu épileptique – de cette double casquette, chaque face nourrissant l’autre, l’héritage punk du do it yourself intégrant l’éthique générale, musicale et fermière, au-delà de l’étiquette.

We the people of the soil © Ze Inspector Cluzo / F.thebassplayer Records / La Tostadora Producciones

Lors de leur (très bon) concert à La Sirène de La Rochelle, The Inspector Cluzo est généreusement foutraque, pas avare non plus d’indications sur le propos de ses chansons – pas forcément transparent puisque fustiger les méfaits de la mondialisation n’empêche pas de chanter dans la langue de l’empire –. Parmi les griefs de l’Inspector, la désertification rurale et l’urbanisation galopante, ce à quoi le duo oppose l’existence de leur ferme, comme de centaines d’autres : lorsque la jeunesse pourra revenir aux campagnes, elles seront là pour accueillir et transmettre. Derrière, une certitude, ces jours approchent, pas à pas.

La même conviction, construite d’analyses et d’intuitions anime le courant collapsologue : la fin de notre civilisation est proche, et s’y préparer requiert un peu plus que des stages de survie et de chasse à l'arc. Pour Pablo Servigne, cet effondrement à venir n’est pas seulement la nouvelle la plus angoissante qui soit. C’est aussi la possibilité de tenter de réorienter une société bloquée par ses choix techniques, économiques et sociaux antérieures – on y ajoutera volontiers la responsabilité d’une sphère politique globalement nuisible – dans une quête de croissance infinie du PIB.

Pour ce faire une idée du propos, on peut (re)voir son interview de l’été 2015 à Mediapart :

Pablo Servigne: penser l’effondrement de notre monde © Mediapart

La même semaine, deux invitations à aborder activement et pragmatiquement l’effondrement qui vient, comme un petit faisceau.

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