Alors que des professionnels ont payé de leur vie le fait de continuer à exercer leur métier pour faire face, dans l’urgence et sans moyens, à l’incurie et aux mensonges du gouvernement, certains nous inventent sans aucun scrupule un monde de demain en faisant table rase de leurs responsabilités.
Issu de l’héritage des luttes du monde du travail et des métiers pour conquérir le droit de vivre humainement, ce 1er mai 2020 prenait une dimension particulière. Et ce jour-là, le chef de l’État n'a rien trouvé de mieux que de réduire, d’un ton paternaliste et méprisant, les manifestants du 1er mai à des enfants « chamailleurs ».
Alors non, le monde du travail et des métiers ne risquait pas d'être à la fête !
Pas à la fête quand son heroïsation par les classes dirigeantes, la célébration de la valeur travail, est une manifestation supplémentaire de leur mépris.
Pas à la fête quand un inspecteur du travail est mis à pied par sa ministre pour avoir assumé ses responsabilités en prescrivant à un employeur récalcitrant l’utilisation de masques pour les aides à domicile.
Pas à la fête quand certaines centrales syndicales signent un communiqué la veille avec le MEDEF pour une reprise du travail...
Il n'y aura pas de "monde d’après" sécurisant pour tous en tirant un trait sur ce qui s'est passé avant et pendant cette "crise", sans confiance rétablie dans des institutions, tant que les responsabilités n’auront pas été dûment établies et la justice rendue.
Aucun "monde d'après" sécurisant pour tous tant que le monde du travail et des métiers dans sa diversité, salariés et non salariés, actifs et privés d'emploi ne sera pas reconnu comme un acteur culturel, économique et démocratique majeur.
Face à tous ceux qui préparent l'avenir sans nous, à nous de nous rassembler pour se retrouver au cœur du débat public, affirmer notre humanité partagée et construire ensemble un avenir commun.