Au trois décérébrés qui ont frappé Charlie.
Vous me faites l'effet d'imbéciles notoires,
D'idolâtres aveuglés par de fausses histoires,
De brebis égarées en proie à la folie.
En venir à tuer pour deux ou trois dessins,
Qu'il faut être stupide, ignorant et méchant !
Qu'espériez-vous montrer ? Que trois sombres crétins
Armés et décidés sont capables d'autant ?
Ce n'est pas qu'à l'Islam, mais à l'humanité
Que vous allez faire honte avec ce coup de lâche.
- Sûr que je verrais bien, à petit coups de hache
Vos corps offerts aux yeux, lentement débités ;
Mais ce serait alors vous ressembler de trop. -
Ce que vous avez fait, n'importe qui le peut ;
Ça n'est que révéler l'invisible ghetto
Qui sépare aujourd'hui notre patrie en deux.
Les ultras de chez nous sont déjà sur la braise
A rêver d'allumer des buchers de corans,
De soirées de pogrom « Casser du musulman »,
D'une fraternité aux teintes de la glaise.
Ajoutons à ceux-là, les silencieux complices
Et la morbide envie d'un facile exutoire,
On obtient un cocktail qui invite nos vices
À se mêler du sens qu'on donne à notre Histoire.
Mais vous n'entendrez pas ; vous êtes déjà morts,
Votre folle cavale arrêtée dans le sang.
Derrière nos martyrs, on resserre le rang,
Une force nouvelle irriguant nos efforts.
Jusqu'à la fin Janvier, on peut faire nos vœux :
À toute la famille ayant perdu vingt fils,
Je souhaite ardemment de surmonter ce creux.
- Tango, ici Charlie, bras d'honneur en service.