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Billet de blog 14 avril 2025

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RECONNAISSANCE

Dans une récente interview sur Médiapart, Anouk Grinberg parle des viols et des violences sexuelles qu’elle a subies depuis l'âge de sept ans, puis à 12 ans, et plus encore, jusqu’à sa relation avec le réalisateur Bertrand Blier. Un témoignage d'une justesse bouleversante qui appelle une double reconnaissance.

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RECONNAISSANCE
Reconnaissance pour vos paroles, Anouk Grinberg, et pour la façon, forte et sensible à la fois, que vous avez de faire passer le message. 

Reconnaissance aussi parce que je me reconnais dans tous ce que vous racontez. C’est mon histoire, c’est l’histoire de tant d’autres. 

Tout ce que vous dites, Anouk Grinberg, tous les mots que vous cherchez, comme une hésitation déterminée — si belle —, les détails, les souvenirs, votre façon de fouiller la mémoire, tout les mécanismes que vous décrivez, l’irréparable, ce qui ne disparaitra pas, ne peut pas s'effacer, votre rage qui couve,  je reconnais tout ça en moi, dans ma chair, dans ma tête, dans mes errements, mes colères, mes cauchemars, mes insomnies, dans tout ce que j'ai vécu de la violence des hommes, tellement souvent, un continuum que des millions, des milliards de femmes, mais aussi d'enfants et d'hommes, ont vécu et vivent encore, à l'instant où je tape ces lettres. Vous êtes notre voix, avec d’autres. La voix de celles qui sont « passées par le feu ». 

Il faut que tous les hommes le comprennent, l’intègrent, qu'ils le veuillent ou non. Ne plus tourner le dos, détourner le regard, ne plus aboyer leur haine, ne plus dire que eux ils ne sont pas comme ça, on les croit mais ce n’est pas le problème, ils sont bien quelque part, les violeurs, étant donné les chiffres effarants du nombre de viols par an en France... Juste assimiler, en silence, les effets irrémédiables d’un viol. Suicides, addictions, prise massive de médicaments, destruction de la vie sexuelle, professionnelle, mauvaises nuits à vie, vies bancales… Et la fabrication de femmes soumises qui ont, pour survivre, accepté le silence. Et qui ont intégré les violences, au point de les trouver normales, voire de les rechercher.

De toute façon, un mouvement est né, il ne disparaitra pas, il est « inendigable », rien ne pourra plus l’arrêter.

Et nous tissons des liens indissolubles.

Voir l'interview d'Anouck Grinberg sur Médiapart :
https://www.mediapart.fr/journal/france/020425/anouk-grinberg-je-suis-un-soleil-plus-fort-que-ce-qu-m-fait?xtor=EREC-83-%5BQUOTIDIENNE%5D-quotidienne-20250402-192201&M_BT=197245069858

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